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 forever young. (simon)

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Jill Hemmings

Jill Hemmings


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MessageSujet: forever young. (simon)   forever young. (simon) EmptyDim 19 Oct - 22:39





Marcher sans but, déambuler sans penser à quoi que ce soit, vagabonder dans les rues de Chicago sans se préoccuper de ce qui se passait autour de toi, caler le rythme de tes pas à celui de la musique. Et au milieu de tout ça, tu étais là, avec ta jupe haute et ton chemisier blanc. Tu contemplais le monde du haut de ton piédestal, tes joues rougies par le vent, souriant à quelques passants, ceux que tu connaissais de loin ou de près. Mais plus de près que de loin, car il fallait dire que tu étais respectée, par ici, et que les gens te connaissaient. Pas tous sous le même angle, certes, mais pratiquement tout le monde avait entendu parler de toi. Certains avaient pitié, car ne connaissaient ton existence que grâce aux journaux et à l'accident, survenu une quinzaine d'années plus tôt. D'autres t'avaient entr'aperçue aux côtés du Juliet et dans leurs mémoires restait gravée l'image de deux jumelles rousses, plus jolie l'une que l'autre, qui souriaient en buvant leur traditionnel café. Et pour finir, il y avait les autres. Ceux qui, au collège ou au lycée, avaient eu l'honneur de faire ta connaissance. Ceux qui, ne connaissaient que la façade, le sourire faussé. Ceux qui, au choix, t'adoraient, te craignaient, ou te haïssaient. Ils connaissaient la rousse, la tempête, l'ouragan, la meneuse, la populaire, la cheerleader. Quelques élus avaient fait la connaissance de la brisée et tu le regrettais. Il n'empêche que c'était à ceux-là que tu souriais, car c'était surement les seuls qui te connaissaient un tant soit peu.
Tu avançais dans les rues de Wicker Park pour passer le temps, ton service au Blue Lagoon commençait dans moins d'une heure, tu n'avais pas envie de rentrer chez toi. Tu n'étais certes pas grande mais tu restais assez douée pour reconnaitre les gens. Même de dos. Même lorsque tu ne les avais rencontré qu'une seule fois, au cours d'une soirée, que tu t'étais faite draguée, que tu avais flirté, que tu avais failli finir dans un lit mais que tu avais sagement refusé. Tu avais refusé en ayant l'image de Jay dans la tête, ce qui t'avais par ailleurs grandement perturbée. Faut dire qu'aussi, ton coeur qui bat trop, dès tu le vois et tu ne peux pas embrasser quelqu'un d'autre qu'une tête brune bien connue. C'était après tout une histoire d'amour, pas vrai ? Et Dieu sait que ces choses-là ne peuvent pas se contrôler et que, sentimentalement incompétente comme tu as toujours été, ce n'est pas toi qui va y arriver.
Tu accéléras le pas, tachant de rattraper une personne en particulier, la dite personne que tu avais repérée. Quand tu arrivas à sa hauteur, tu débranchas tes écouteurs et les rangeas dans ton sac. Lorsque tu te retournas, ayant fini de remettre ton bazar à sa place, tu t'aperçus qu'il te regardait. Un joli sourire se dessina sur tes lèvres ; il t'avait reconnue, il se souvenait. Il s'appelait Simon, c'était tout ce que tu savais et quelque part dans un coin de ta tête, tu étais absolument certaine qu'il se rappelait avec exactitude de ton prénom, même si pour lui tu ne devais être qu'une fille parmi tant d'autres.
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Simon Entwhistle

Simon Entwhistle


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MessageSujet: Re: forever young. (simon)   forever young. (simon) EmptyLun 20 Oct - 7:26

"i don't think there's anyone in the world like you"


Le ciel se couvrait doucement, depuis le début de la matinée, grisant les pupilles de Simon, à l'instar de son cœur qui s’obscurcissait davantage un peu plus à chaque seconde qui passait. Seul dans son monde, seul dans sa bulle, seul dans sa folie, peut-être, Simon n'entendait pas, ne voyait pas tous ces gens qui passaient autour de lui. L'air pesait lourd sur ses épaules, comme le poids de la culpabilité qui l'enfonçait six pieds sous terre. "J'ai fait des choses que j'regrette suffisamment, suffisamment pour y penser tout l'temps." Oh, comme il regrettait le passé, l'époque où elle était encore là, où il pouvait encore la serrer dans ses bras, comme il ne l'avait jamais vraiment fait, comme il l'avait simulé, sans vraiment prendre du plaisir à ces nombreuses étreintes échangées pour tenter de la consoler. Oh, comme il s'en voulait de ne pas avoir joué son rôle de frère, et pire encore, de jumeau. Quel criminel il était. Et, dans son esprit, ce drame, cette tragédie, se rapprochait peut-être un peu plus d'un meurtre que d'un suicide. Elle était passée à l'acte de son plein gré, et il l'avait comme encouragée. Au lieu de lui arracher les médicaments des mains pour les jeter le plus loin que sa force le lui permettait, il les lui avait donné, tendu du bout du bras. Ou du moins, c'était tout comme. Il était responsable, fautif, coupable, du début jusqu'à la fin. Il n'avait pas été là lorsque ça n'allait pas, il n'avait jamais été là.
C'était il y a un an, jour pour jour. Le premier triste anniversaire de sa mort. Simon se souvenait parfaitement du visage d'Alyss. "On n'oublie pas le visage de celui qui a représenté notre dernier espoir." L'espoir, elle n'en avait plu, et il osait espérer qu'avant d’ingurgiter toutes ces merdes, elle avait hésité, un peu, ne serait-ce qu'en pensant au malheur qu'elle allait répandre autour d'elle. Simon se souvenait de chaque détail de sa figure angélique, de ses boucles blond foncé qui tombaient joliment sur ses frêles épaules, de son sourire charmant qui la rendait heureuse, parfois, de ses tâches de rousseur discrètes même si elle n'était pas rousse. Il se souvenait qu'elle avait toujours été un peu trop maigre, un peu trop petite, un peu trop plate, un peu trop enfantine. Elle n'avait jamais été cette jolie jeune fille qu'elle avait rêvé d'être. Cette jolie jeune fille que tous les garçons aimaient. Cette jolie jeune fille qui ne lui ressemblait pas, et c'était presque comme si elle s'en était voulue, de ne pas être la perfection, ou du moins, ce qui s'en rapprochait le plus. C'était comme si c'était de sa faute, et en y repensant, Simon trouvait ça tellement idiot. Elle se plaignait beaucoup, Alyss. Mais c'était parce qu'elle n'était pas bien dans sa tête, dans son corps. Et ça, ils l'avaient tous compris bien trop tard.

De chaudes larmes roulaient sur ses joues rosies par le froid. Le froid qui s'installait, le froid qui glaçait ses doigts. Et pourtant, tout son être, toute son âme bouillonnaient. Aujourd'hui, il redevenait le gamin peureux, craintif, qu'il avait été ce jour-là, le jour où on avait retrouvé son corps gelé et inerte sur le sol de sa chambre. Le jour où elle avait disparu, envolé, parti, pour l'éternité. Et des torrents de larmes déferlaient sur ses joues, et il avait peur, et il avait chaud, et il avait froid. Il ne pensait à rien, et il n'avait même pas envie de se sentir stupide. Elle était morte, et ça, ce n'était pas anodin. Le regard de tous ces gens, ignorants, lui importaient peu. Aujourd'hui. Une main se posa sur son épaule, il fit volte-face. Il avait les yeux humides, les mains tremblantes, la mine grave. "Merde, c'est qui celle-là, déjà ?" Ah, si. Jill. Impossible d'oublier une telle personne. Ils avaient failli coucher ensemble. Ni particulièrement heureux ou agacé de la voir, il lui adressa un mince sourire alors qu'elle rangeait ses écouteurs dans son sac. Elle avait l'air gentille, Jill. Sans grande prise de tête. Sa compagnie ne lui ferait pas de mal. Et puis, elle n'avait pas l'air décider à partir. Tant mieux, tant pi. Il n'en savait trop rien. « Salut. » Il essuya les quelques larmes qui coulaient encore sur ses joues. Comme il se sentait faible et misérable. « Désolé, t'étais pas censée me voir dans... cet état. » Déclara-t-il de ce ton lasse, triste, fatigué. Pourquoi souhaitait-elle passer du temps avec l'ordure qu'il était ? "Pourquoi tu dis qu'tu m'aimes alors que moi-même j'me déteste ? Pourquoi t'es là, pourquoi tu restes ?"
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Jill Hemmings

Jill Hemmings


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MessageSujet: Re: forever young. (simon)   forever young. (simon) EmptyLun 20 Oct - 17:26





Il pleurait. Des larmes avaient roulé sur ses joues à n'en plus finir, sa lèvre supérieure avait du trembler et ses mains ne cessaient de s'agiter. Il était triste, plus triste que jamais. Tu le savais, tu le sentais. Certes, tu n'étais pas douée pour comprendre les gens et décoder le fond de leur pensée, mais là, c'était évident. Pour toi, comprendre le fond d'une pensée, c'était un univers inconnu, lointain, qui essayait de te happer mais qui, malheureusement, n'y parvenait pas. Mais faut pas croire, t'aurais aimé, Jill. T'aurais adoré avoir un peu plus d'empathie, t'aurais adoré pouvoir réconforter les gens avec autant d'aisance que ta soeur. Parce que peut-être que si t'avais su faire tout ça, tu ne serais pas passé pour une telle garce, au lycée. Ton psy disait que c'était involontaire, cette faculté à ne pas décoder les sentiments. Il disait aussi que tu en étais parfaitement capable, puisque quand tu le voulais réellement, tu y arrivais. Mais il fallait aussi que tu te forces, pour penser aux autres avant de penser à toi. Ton côté égoïste. Ton côté pétasse. Le psy disait aussi que cela n'allait pas durer longtemps et que la petite Jillian, celle qui à huit ans allait réconforter les dames qui pleuraient sur un banc, allait revenir ; il disait que c'était un traumatisme, un choc, causé par l'accident. Comme quoi, tu ne t'en es jamais vraiment remise, de la mort de Maman. Peut-être que quand le psy, pour essayer de t'expliquer ce qui c'était passé, t'avait expliqué que tout n'était qu'une histoire de coeur brisé - métaphore plus ou moins subtile pour te dire que le coeur de ta mère avait cessé de battre - tu l'avais pris au premier degré. Surement que, inconsciemment, puisque tu pensais que le coeur de ta maman était brisé, tu avais brisé le tien à ta façon. Tu t'étais isolée mentalement et tu n'avais jamais cessé de le faire. Sortie de ton état de torpeur grâce à ta soeur ou tes amies, tu ne t'en étais pas réellement remise. Sans quoi, il n'y aurait pas eu de séquelles. Des séquelles dans ton coeur, des faiblesses dans tes yeux, des murmures étranglés sur tes lèvres et une pensée, impossible à chasser, celle d'une mère décédée.

Du bout des doigts, tu chassas une larme qui roulait sur le bout de la joue de Simon. Il les avait essuyées, les petite gouttes d'eau salées, mais une persistait, témoin de ce qui s'était passé. Un sourire doux apparut sur tes lèvres, fallait mieux être gentille, tu le savais. « Coucou. » Il était beau, le Simon. Terriblement et atrocement beau. Tu savais pertinemment que s'il n'y avait pas eu Jay, tu serais allée dans son lit. M'enfin bon, il y avait Jay. Et Jay semblait être maitre de tout, sans le savoir. Des passants vous bousculèrent dont une fille, une que tu connaissais de vue, et dont tu avais horreur. Mais aussi une de celles qui avaient eu à te supporter pendant ton lycée et qui, tu en étais consciente, t'avais craint. Peut-être même qu'elle te craignait encore. Tu lui attrapas le poignet, le temps de lui susurrer quelques mots. « Hé, chérie, fais gaffe où tu mets les pieds. En plus d'écraser les nôtres, tu gènes tout le monde. » Tu lui lâchas le poignet, attendant sa réponse, qui se résuma pour tout et pour tout à un regard noir. Tu lui souris de ton sourire de peste avant de te retourner vers Simon. Avait-il entendu ou pas, la question était là... Mais après tout, il avait une réputation de mec à meufs, et quelque peu de bâtard à en croire certaines. Il n'avait pas à juger, pas vrai ? En tout cas, tu espérais. Sans savoir pourquoi, tu te rendis compte qu'à tes yeux, son avis comptait. « C'eest bon, c'est rien, hein. On pleure tous. » Alors ouais, même si ça ne se voyait surement pas, tu faisais des efforts. Tu posas une main sur son épaule. « Tu veux que je te laisse seul ? On qu'on aille dans un endroit moins... Fréquenté ? » Sans déconner, tu faisais plus d'efforts que jamais.


Dernière édition par Jill Hemmings le Lun 20 Oct - 20:26, édité 2 fois
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Simon Entwhistle

Simon Entwhistle


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MessageSujet: Re: forever young. (simon)   forever young. (simon) EmptyLun 20 Oct - 18:39

"i don't think there's anyone in the world like you"


C'était tellement humiliant. Pleurer devant une fille, pleurer devant Jill, et pire encore, pleurer devant une potentielle conquête. Franchement, il n'y avait rien de mieux, pour affirmer sa virilité. Et malgré ce triste jour, l'âme de séducteur de Simon ne pouvait que vivre en lui, éveiller la flamme qui dansait au fond de son cœur ; c'était toujours ainsi, en présence d'une jolie demoiselle. En réalité, très rares étaient les fois où, à bout de nerds, Simon craquait, littéralement. Rongé par le poids de la culpabilité, aujourd'hui, c'était bien plus étrange encore. Il y avait en lui ce mélange paradoxal de nostalgie, de colère, d'incompréhension, de frustration. C'en était trop pour ce gosse de riches, qui avait toujours été habitué à une certaine placidité de ses sentiments, qui n'avait jamais vraiment connu la passion, la tristesse, le profond dégout ou l'immense colère. Lui qui n'avait jamais été adepte de sensations, qui n'avait jamais été doué avec les sentiments. Aujourd'hui, c'était comme si une partie de son âme se libérait avec ces chaudes larmes qui déferlaient sur ses joues sans cesse. Et il ne pouvait les arrêter, comme il ne pouvait ralentir les battements de son cœur meurtri par le chagrin. En perdant sa sœur, il avait perdu son double, sa moitié, son ultime coup de cœur, et seulement maintenant il s'en rendait compte, face à la jolie rouquine qu'était Jill Hemmings. Il voulait Alyss près de lui, dans ses bras, pour toujours et à jamais. Personne ne lui avait manqué de cette manière, personne ne lui avait tant manqué un jour. Et ça faisait mal, oh, comme ça faisait mal. Son sourire s'évanouissait un peu plus à chaque seconde alors que la réalité le frappait violemment, durement, cruellement. Il entendit Jill murmurer des salutations, mais son regard fixait un point quelconque, loin derrière elle, comme s'il ne la voyait plus, comme si tout ce qui se trouvait autour de lui venait de disparaitre. Il voulait retrouver Alyss.
Alors, il se passa quelque chose d'étrange, de tellement anodin, qui n'avait aucune place dans cette fatale journée. On lui marcha sur le pied. Tout simplement, tout bêtement. Et sans réellement savoir pourquoi et comment, son esprit fut subitement ramené sur Terre. Les pieds encrés dans le sol, il tourna la tête et un rictus se dessina sur son visage. Jill attrapa le poignet de la maladroite, lui adressa quelques mots sanglants. Sûrement la connaissait-elle. Peut-être pas. Visiblement, elle inspirait terreur et dégout à la malheureuse qui pour toute réponse lui adressa un regard noir. Visiblement fier, Jill reporta son attention sur Simon, et leur pupilles se croisèrent. Il sourit, un peu, amusé. Cette fille était un véritable ouragan. « Tu me surprendras toujours. » Déclara le brun ténébreux d'une voix qui se voulait un peu plus assurée, un peu plus joueuse, bien que toujours un peu tremblante. Il faisait allusion à cette fameuse soirée, quelques temps plus tôt, évidement, où les choses avaient presque failli dépasser le stade d'un simple baiser, entre eux.
Jill posa chaleureusement une main sur l'épaule de Simon, lui adressa un sourire qui semblait réconfortant. En réalité, Simon ne la connaissait pas encore assez pour la comprendre. Il avait entendu parler de cette tornade rousse, un peu, en interceptant dans conversations. Au lycée, Jill avait littéralement été une pétasse sans nom. Crainte des premières années, capitaine des cheerleaders, elle avait tout de la peste pourrie-gâtée qu'on illustrait dans les films américains. Peut-être était-elle son parfait opposé. Il était mal placé pour juger, lui qui semblait l'équivalent masculin de ce parfait cliché. Jill semblait soucieuse de l'état de Simon et d'un certain côté, il lui en était reconnaissant. Elle demanda s'il souhaitait se retrouver seul, et étrangement, il n'en avait terriblement pas envie. Il voulait passer plus de temps avec Jill. Parler d'Alyss, s'il le fallait. Penser à elle. Parce que c'était le minimum qu'il pouvait faire, en son honneur. « Tu connais les lieux mieux que moi, je suppose. Je te suis, miss. » Dit-il de ce ton monotone qui le caractérisait aujourd'hui. Ils s'éloignèrent un peu. Jill l'emmena dans un coin reculé, plutôt sympa, avec de la verdure, des enfants qui riaient au loin. C'était cosy, c'était mignon, c'était ce qu'il fallait à Simon, aujourd'hui. Ils s'assirent sur un banc, et Simon adressa un mince sourire à Jill. « Tu dois te poser des questions... C'est pas cool, comme histoire. » Commença-t-il, la mine grave. Rares étaient les fois où Simon était aussi sérieux. Moment exceptionnel. « Ça t’intéressera sûrement pas. »
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Jill Hemmings

Jill Hemmings


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MessageSujet: Re: forever young. (simon)   forever young. (simon) EmptyMar 21 Oct - 21:57





Pourquoi aujourd'hui ? Pourquoi pleurer aujourd'hui et pas hier ? Pourquoi cette étincelle triste qui brillait dans les yeux humides de Simon te semblait-elle connue ? Surement, parce qu'au fond de toi, une petite voix inconnue que tu avais délibérément ignorée te soufflait que pour lui, ce jour d'octobre était un jour spécial. Un de ces jours à marquer d'une pierre blanche. Et, à en juger par ses larmes, un des ces jours tristes dans une vie, ceux qu'on tente d'ignorer du plus profond de notre coeur mais ceux qui reviennent toujours. Certains jours ont une force insoupçonnée, comme quoi les dates font mal. Aussi mal que les maux, que les mots, que les actes, que la vie. La petite voix, malsaine, provocante, te soufflait que le jeune homme passait par une étape de la vie par laquelle tu étais déjà passée et par laquelle tu ne voulais plus jamais repasser. Malheureusement, cette étape était inévitable. Ça te faisait chier, de penser que tu allais devoir repasser par là, parce que t'avais assez souffert la première fois pour encore le subir. Le deuil était sans doute une des pires choses qui soient. Toi, Jill, la Jill devant Simon, n'avait pas compris que le brun pleurait à cause de la mort d'un de ses proches. Mais quelque part au fond de toi, dans Jill, dans ton coeur brisé et ta face refoulée, tu avais compris ce qui se passait. Manquait plus que les deux se rencontrent et s'expliquent... Mais d'ici là, des centaines d'années lumières avaient le temps de passer, tu n'étais pas prête à comprendre. Et même si tu l'étais, tu n'aurais pas voulu le savoir, pas souhaité le croire. On disait de Simon qu'il avait eu une enfance parfaite, avec des parents riches à en crever et une popularité sans limites. Tu n'voulais pas penser qu'il y avait une tache d'ombre derrière tout ça. Tu voulais rester innocente, Jill, ne serait-ce qu'un peu, pour admirer de tes yeux d'enfants la beauté du monde.
Tu avais eu peur de la réaction du jeune homme quant à ta petite remarque pétasse du jour. Mais il se contenta d'un sourire qui semblait étrangement semblable au tien. Sur bien des points, vous vous ressembliez. Il te dit aussi que tu l'étonneras toujours... Tant mieux. Tu aimes étonner les gens : la routine, c'est pas ton truc. Tu aimes qu'on te surprenne autant que tu aimes surprendre, même si tu n'y arrives pas toujours. En guise de réponse, tu lui souris, parce qu'il n'y avait pas grand chose inutile et que les phrases inutiles, ce n'était pas ton truc non plus. « Alors, suis-moi ! Mais à tes risques et périls ! » déclaras-tu en riant et en attrapant sa main. Ça te faisait plaisir qu'il accepte ta compagnie. Mis à part le fait que tu aimes être appréciée, tu avais envie d'en savoir plus sur Simon. Il y a de ça quelques jours, tu aurais surement ricané et déclaré qu'il n'était rien d'autre qu'un fils-à-papa, bien trop canon pour ta survie, qui avait l'air de vouloir se taper toutes les jolies filles de la Terre et dont le coeur semblait inexistant. Maintenant, tu ne dirais plus ça. Certes, il restait riche, détestablement beau et séducteur, mais il paraissait brisé. Comme toi. Et rien que pour ça, tu voulais savoir ce qu'il se passait. Alors tu l'entrainas avec toi, sachant pertinemment où tu allais l'emmener, tu pris quelques détours, saluas des gens, souris rapidement sans enlever ta main de celle du jeune homme, tu franchis un panneau, une entrée, un lieu et finalement, choisis ton banc préféré. Juliet et toi, vous l'adoriez. « J'ai l'habitude des histoires pas cools, tu sais... » Oh merde, c'était pas le bon truc à dire. « Mais j'pense que la tienne vaut la peine d'être écoutée... » Mieux ? Tu espérais, tu ne voyais pas vraiment quoi dire d'autre. Tu t'assis en tailleur, face à lui, ton sac sur tes genoux. Ta jupe te gênait un peu, tu remuais sur le banc, mais ça t'importait peu. Tu voulais savoir pourquoi Simon était triste, tu voulais tacher de le consoler, si tu pouvais. « Je suis absolument certaine que ça m'intéressera. J'veux savoir pourquoi t'es triste, ce qui va pas. Je veux trouver un moyen de remédier à tout ça. » Hum, ouais. Pourquoi pas. Il avait trois quarts d'heure devant lui, et tu étais prête à entendre son histoire.
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Simon Entwhistle

Simon Entwhistle


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MessageSujet: Re: forever young. (simon)   forever young. (simon) EmptyDim 26 Oct - 8:19

"i don't think there's anyone in the world like you"


Plus les secondes passaient, plus Simon se rendait compte, qu'en réalité, il ne connaissait pas vraiment Jill. Elle était simplement cette rousse, belle, carrément bien foutue, joueuse sur les bords, qu'il avait rencontré dans un bar, tard le soir, et ils avaient échangé quelques regards douteux. Il avait tout d'abord eu des intentions beaucoup plus intimes que celles qu'il avait maintenant, avec Jill. Il ne s'en voulait pas pour cela. Elle l'avait repoussé, et il avait accepté son échec avec humour. Simon prenait beaucoup de choses avec humour. Il riait souvent pour se moquer, car il avait cet air hautain et supérieur constant. C'était Simon, et jusqu'à présent, personne n'avait réussi à le changer. Personne n'avait réussi à décrocher cet éternel sourire sarcastique et satisfait qui logeait aux coins de ses lèvres. Personne n'avait réussi à toucher assez profondément sa fierté pour qu'il puisse un jour se remettre en cause. Personne n'avait réussi à le redescendre d'un étage, à le remettre à sa place, car s'il se sentait puissant, Simon, c'était bien parce qu'il avait toujours des idiots pour le suivre, le craindre, l'encourager, le jalouser, l'admirer. Il y avait toujours des valets qui étaient aux petits soins de leur roi. Ca avait toujours été comme ça, à Londres, et il était persuadé qu'il allait pouvoir se reconstruire une cour à Chicago. Il n'avait jamais vraiment eu de mal avec la socialisation, et pour preuve, il avait en quelques semaines seulement déjà fait quelques rencontres des plus mouvementées. Il pensait à Charly, notamment, qui l'avait tout simplement ridiculisé dans un bar après qu'il ait lancé une vilaine blague macho. Stagiaire au poste de police, il avait bien rapidement fait les frais des cours de judo, ou quel autre diable de sport de défense dont il ne connaissait pas le nom, de cette féministe dans l'âme, qui en quelques secondes à peine, avait réussi à le mettre à terre. Et, comme d'habitude, il s'était relevé avec ce sourire moqueur, les yeux rieurs. Il aimait bien la faire chier, Charly. Elle n'était que plus belle lorsqu'elle s'énervait. Simon avait ce don inouïe de mettre les gens hors d'eux.
Et puis, il y avait eu Jill, cette apparition divine, cette révélation qui semblait évidente. Elle était entrée dans la vie et dans le cœur de Simon, et même s'ils ne s'étaient pas parlés un grand nombre de fois, il avait bien vite compris son attachement pour cette jolie rousse. Elle était là, alors que lui pleurait toutes les larmes de son corps. Elle était là alors qu'Alyss ne l'était plus depuis un an aujourd'hui, jour pour jour. Elle était là, et il savait qu'elle le resterait jusqu'à ce que se soit lui qui parte. C'était toujours lui qui partait, de toute façon, c'était toujours lui qui abandonnait les gens, tel un voleur, tel un lâche. Fuyant l'amitié, fuyant l'amour, fuyant l'attachement. Peut-être ne valait-il pas mieux que ses parents, avec son obsession pour l'argent, toujours et encre l'argent. Le temps, c'est de l'argent. Et pourtant, comme il perdait son temps, à pleurer comme une fillette la mort de sa sœur. Ou plutôt, le meurtre de sa sœur, dont il était lui même l'assassin.
Jill connaissait du monde, beaucoup de monde, et dans n'importe quel situation, elle trouvait quelqu'un à saluer d'un sourire ou d'un signe de main. Dans n'importe quel endroit, il y avait quelqu'un qu'elle connaissait. D'où lui venait donc toute cette popularité ? De son nom de famille ? De sa réputation au lycée ? Il ne savait rien d'elle, et aujourd'hui, elle cherchait à en savoir plus sur lui. Peut-être lui accordait-il sa confiance un peu trop vite, et ça ne lui ressemblait pas réellement. Mais il se sentait rattaché à la jeune Hemmigs par quelque chose d'indescriptible. Ils se ressemblaient, c'était une évidence. Et puis, elle voulait l'aider, elle voulait lui remonter le moral et comprendre pourquoi tant de larmes, pourquoi tant de tristesse. Elle s'intéressait à lui comme personne ne l'avait fait depuis bien longtemps. Et ça le touchait en plein cœur. Parce que malgré tout, il était encore existant, cet organe meurtri. « Je... Eum, c'est pas facile à dire, tu vois. » Souffla-t-il, ne sachant pas vraiment par où commencer. « Si je suis venu à Chicago, je suppose que tu t'en doutes, c'est pour la loterie, et cette idée de pouvoir me construire une nouvelle vie. J'habitais en Angleterre, avant. J'y retournerais sûrement. J'ai ma famille, là-bas. Ou plutôt, ce qu'il en reste... » Il prit une grande inspiration, et après avoir essuyé une dernière larme qui roulait sur sa joue, il reprit. « Il y a un an, ma sœur jumelle s'est suicidée... » Il retint ses larmes. Même si le sujet était sensible et qu'aborder ce drame était à chaque fois une épreuve pour Simon, hors de question de craquer à nouveau. Pas devant Jill. « C'était il y a un an, jour pour jour. » Ses yeux étaient vides, et son regard posé sur l'horizon. Il n'arrivait pas à organiser ses pensées dans son esprit. Tout s'embrouillait, et même sa vue. « Le pire dans tout ça, c'est que c'est ma faute... Pas entièrement, je crois. Mais c'est ma faute si elle est morte. J'étais pas là quand elle avait besoin de mon soutien, j'étais jamais là ! J'suis un meurtrier Jill, j'ai tué ma propre sœur, bordel. » Il prit sa tête entre ses mains, et alors, toute la colère, tout le dégout que lui inspirait sa propre personne ne manifesta. Pourquoi était-il le garçon si détestable qu'il était ? Pourquoi n'arrivait-il pas à devenir un homme meilleur, rien que pour l'honneur de sa défunte jumelle ? « Elle s'appelait Alyss. Tu peux pas savoir à quel point elle me manque... » C'était la première fois qu'il le disait ouvertement. Il n'avait plus envie de pleurer. Simplement que quelqu'un le frappe, le plus fort que la nature le lui permettait.
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Jill Hemmings

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MessageSujet: Re: forever young. (simon)   forever young. (simon) EmptyLun 27 Oct - 12:26





Tu l’écoutais. Tu l’écoutais en silence, penchant la tête vers la droite, comme pour montrer que tu étais plus attentive que jamais. Quand il te dit que ce n’était pas facile, tu te contentas d’acquiescer. Il te parla en quelques mots de sa famille et essuya une larme qui avait coulé. Il en avait oublié une, qui avait roulé de l’autre côté. Alors, sans un mot, du bout de ton doigt gauche, tu la recueillis. Un sourire triste était apparu sur ton visage. Tu savais qu’il allait te parler de quelque chose de triste. De mal. Tu savais que tu ne pouvais pas te préparer à ce qu’il allait t’annoncer. Néanmoins, tu ne pouvais t’empêcher d’essayer de le deviner. C’est quand il commença sa phrase que tu te rendis compte de l’horreur qui s’était passée dans sa vie. Sa sœur jumelle. Qui se suicide. Il y a un an. L’anniversaire de sa mort. Il croit que c’est sa faute. Il ne l’a pas soutenue. Il croit qu’il l’a tuée. Alyss. Elle s’appelait Alyss. Et elle lui manque. Elle lui manque terriblement et ses yeux sont fixés sur l’horizon. Sa tête est entre ses mains et tu ne peux t’empêcher de penser que personne ne le connait réellement. Tu commences à comprendre pourquoi il joue au connard, pourquoi il s’enferme dans sa carapace. Sa carapace, son masque, son attitude, tu viens de le comprendre, mais tout chez lui traduit Alyss. Elle lui manque, alors il a fait en sorte de ne pas trop s’attacher. Du moins, c’est ce que tu as compris. Et c’est peut-être égoïste, mais quand il parle de sa jumelle, tu penses à ta mère. Tu penses à ses cheveux roux, à combien tu l’aimais. Tu penses à sa tombe, à New York. A ton père, qui ne s’en est jamais remis. A ta sœur, qui a été la première à voir que quelque chose n’allait pas. Aux Hemmings, qui ne l’ont jamais aimée. Elle était trop pauvre, pas assez de bonne société. Mais ton père, lui, il s’en foutait. Il s’en foutait et il l’a épousée. Tu te souviens des vidéos, que tu regardes souvent. De toi, et Juliet, et de ta mère à côté. Ta mère qui sourit. Ta mère qui rit. Tu ne veux pas te souvenir de ta mère qui boit, un soir. De ta mère dans une voiture. De ta mère sans vie. Tu ne veux plus jamais avoir à faire à cette image. Mais tu pleures, toi aussi. Tu pleures parce que t’as mal et que Simon, c’est pas le seul qui souffre. Tu penses à toi, comme à chaque fois. Mais aujourd’hui, tu veux penser à Simon. Il a le droit de pleurer, et même s’il a arrêté, tu vois les larmes qui brillent dans tes yeux. Et soudain, sans rien pour le prévoir, ce sont tes larmes à toi qui brillent dans tes yeux. Elles coulent, elles roulent. Tu penses à Alyss et à ta mère. A tous les gens qui sont partis. Tu en viens même à penser au père de Lucy. Tu n’sais pas quoi dire pour réconforter Simon. Les gens disent qu’ils sont désolés, dans ce cas-là. Mais pas toi. Parce que toi, t’aimes pas qu’on te dise ça. Alors tu prends les mains de Simon, tu le regardes. Et tu pleures. Y’a des gens autour de toi, mais tu t’en fous. Il n’y a que toi, toi et Simon, qui comptez réellement. Tu poses tes pieds sur le banc, te glisses contre le brun, ta tête sur son épaule, dans le creux de son cou. Tu ne bouges pas. Au bout de quelques secondes, tu l’observes, souris doucement, essuies tes larmes et le prends dans tes bras. Sans rien dire. Il n’y a rien à dire.

pour cassou.:
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Simon Entwhistle

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MessageSujet: Re: forever young. (simon)   forever young. (simon) EmptyMer 29 Oct - 8:20

"i don't think there's anyone in the world like you"


Simon se sentait égoïste. Par rapport à Alyss. Il pleurait sa mort, et il en avait honte. Honte de paraitre aussi faible aux yeux de tous ces passants, honte de ne pas se comporter comme un véritable homme aux yeux de Jill. Et pourtant, plus son discours avançait, plus il s'en fichait. Le visage d'Alyss hantait son esprit, il entendait sa voix crier dans sa tête. Il pouvait très nettement se souvenir de sa crinière brune et légèrement ondulée, de ses yeux clairs. S'ils étaient des jumeaux, des faux, ils ne s'étaient jamais extrêmement ressemblé, et beaucoup les prenaient plus pour des frères et soeurs, à première vue. Lorsqu'on les connaissait un peu mieux, également, car ils ne témoignaient pas d'une complicité familiale dont on parlait dans les films, ils ne respectaient pas ce culte qui unissaient deux jumeaux comme deux doigts de la main. Ils étaient différents, parce qu'ils étaient des Entwhistle. La richesse et l'avarie de Simon les avaient divisés, un peu. Son égoïsme, son égocentrisme et son individualisme aussi. Au fond, Simon savait qu'il n'était qu'un être sans qualités, dont les défauts et les démons étaient maîtres. Il n'était qu'un monstre et un meurtrier. Voilà ce qu'il était. Et s'il se prenait la tête entre ses mains, triste, fatigué, malheureux, ce n'était pas simplement en souvenir de sa soeur et de ces moments révolus. C'était parce qu'il se rendait compte qu'il n'était pas quelqu'un de bien, qu'il ne l'avait jamais été, que peut-être qu'il ne le serait jamais, et cette idée lui brisait le coeur. Il pensait à lui, encore et toujours. Il secoua la tête. Pourquoi n'arrivait-il pas à être simplement brisé par le suicide de sa soeur ? Pourquoi était-il toujours obligé de rattacher tout ce qui se passait dans son entourage à lui ? Pourquoi devait-il toujours parler de sa propre personne, se vanter, snober les gens ? Pourquoi était-il se garçon détestable qu'on lui reprochait d'être depuis son adolescence déjà ? Et pourquoi elle restait-là, cette rousse qu'il ne méritait pas, qui était bien plus gentille, bien plus attentionnée que lui ? Pourquoi restait-elle là à l'écouter se lamenter et narrer son histoire, son drame, sa tragédie ? Pourquoi l'écoutait-elle parler de lui alors qu'elle pourrait être avec d'autres gens, bien plus intéressants ?
Simon releva le regard et il fut pris dans une vague de profonde tristesse lorsqu'il vit les larmes qui roulaient sur les joues de Jill. Elle pleurait. Pour lui ? Pour Alyss ? Pour autre chose ? Son histoire l'avait sûrement profondément touchée, et peut-être même qu'il avait réussi à rouvrir une douleur passée. Il semait le malheur partout où il allait. Un misérable, un incapable. Jill semblait nostalgique, comme perdue dans ses pensées. Peut-être qu'elle aussi, des visages apparaissaient dans son esprit. Simon, lui, voyait l'espoir d'une famille unie qui avait été réduit à néant, emporté par le suicide et la mort. Il voyait les yeux de ses parents, vides, dont il manquait cette part de vie qui animait leurs pupilles. Et, surtout, il voyait sa sœur et la culpabilité le rongeait. Alyss lui manquait tant. Jill ne dit pas un mot, et, silencieuse, posa sa tête contre celle de Simon. Il la regarda d'un air désespéré, et comprit : elle était là désormais. Elle serait toujours là, et même s'ils se connaissaient peu, Simon savait, au fond de lui, que ce n'était que le début d'une longue et belle histoire. Il passa son bras autour de l'épaule de Jill. C'était comme si le monde autour d'eux avait disparu. Il ne restait plus que leurs voix, leurs histoires et ce pauvre banc. Plus rien ne comptait. Au bout de quelques instants, Jill se retourna, lui adressa un mince sourire triste, et serra Simon dans ses bras. Il ne pleurait plus, il ne pleura pas davantage. C'en était fini pour les larmes. Désormais, il devait souffrir intérieurement, et ne voulait plus partager sa tristesse. C'était à lui d'affronter cette horreur seule, d'assumer la mort de sa sœur. Et puis, Jill l'aidait, un peu. « Merci. » Dit-t-il en se détachant légèrement de Jill. C'était comme si, en quelques instants, il avait retrouvé son âme d'enfant qu'il avait perdu depuis de nombreuses années déjà. C'était si rare de voir Simon quitter son éternelle carapace de pur connard. Ca ne lui plaisait pas vraiment. mais ça faisait du bien, de temps en temps. « Pourquoi tu pleures ? » Demanda-t-il sans aucune gêne, alors qu'il pouvait aisément lire la tristesse dans les yeux de Jill. Quelque chose n'allait pas pour elle non plus. Et il devinait assez facilement que ce ne devait pas être joyeux.
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Jill Hemmings

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MessageSujet: Re: forever young. (simon)   forever young. (simon) EmptyDim 2 Nov - 15:13





Il te remercie. Tu ne sais pas de quoi mais il te remercie. Pourquoi te remercier, Jill ? T’as rien fait de fabuleux, non ? En tout cas, t’aurais voulu faire mieux. Tu n’as pas su quoi répondre et quoi dire face à sa tristesse, tu l’as simplement écouté et pris dans tes bras. Ce n’est pas extraordinaire, ça. C’est juste humain. Tu ne voulais pas que Simon soit triste, tu ne voulais pas que quiconque soit triste. Et même si tu n'étais pas obligée de faire preuve d’un peu d’humanité, tu le voulais. Et tu le veux toujours. Simon et toi, vous semblez liés. Surement que c’est très con de ta part, de penser ça, mais tu ne peux t’empêcher de le faire. Tu n’aurais pas dû le revoir, ce brun un peu trop riche, un peu trop fier, un peu trop beau, un peu trop sous son éternelle carapace. Mais pourtant, cela s’est produit. Tu l’as vu, revu, dans la rue. Puis maintenant, tu l’as trainé au parc, dans un coin de Chicago que tu apprécies particulièrement. Tu en as appris plus sur son passé, sa famille et ses raisons d’être sous sa façade. Fait dire qu'aussi, niveau façades, tu t’y connais. Tu en as une, ou même plusieurs. Les façades sur le visage, c’est pratique, et tu l'a bien compris. Lui aussi, apparemment. C’est comme une carapace aux émotions, un truc qui sert souvent pour faire parfois preuve d'un peu d'égoïsme. Une carapace, elle masque les sentiments, elle fait jouer au connard. Une carapace, elle cache, elle protège. Toutes les filles populaires en ont une, tous les mecs les plus bâtards en ont une aussi. C'est comme ça que les choses marchent. Sauf qu'après lorsqu'il faut en sortir, l'enlever, on se trouve un peu désorienté. Et c'est ce qui t'es malheureusement arrivé. Alors à son « merci », tu n’as pas su quoi répondre. Tu n’pouvais pas lui sortir « de rien » ou « avec plaisir », ça ne se plaçait pas dans le contexte. Tu ne lui avais pas indiqué la météo ou acheté une boîte de chocolats. Non, tu venais d’apprendre qu’il avait une sœur jumelle qui était morte, s’étant tuée il y a un an pile. Que pouvais-tu répondre à ça, Jill ? Tu ne comprenais pas même pourquoi il te remerciait…
Il te demande ensuite pourquoi tu pleures. Cela t’intrigue parce que tu ne pleures pas, alors tu penches la tête sur le côté et tu touches ta joue, pour vérifier. Ton doigt rencontre une larme, l’essuies, remontes jusqu’à tes yeux et tu te rends enfin compte que tu pleures. Encore. Tu ne t’en rendais même plus compte, c’est triste à dire, ça, non ? Mais tout compte fait, tu pleures. Comme quoi, tout le monde se lâche, aujourd’hui. Tout le monde sort de la carapace, s'en extirpe et fait ressortir un flot d'émotions qui ne sont plus vraiment faciles à contenir, maintenant qu'elles sont dehors. Et maintenant que t'es là, exposée à la vue de tous, assise sur ton banc, Simon à tes côtés, en train de pleurer alors que même lui a arrêté, tu ne sais pas quoi lui répondre. Tu glisses une de tes mèches rousses derrière l'oreille, sors furtivement ton portable pour regarder l'heure - faudrait pas que tu sois en retard au boulot - et fixes un point à l'horizon. Tu ne regardes pas Simon, oh ça non. Tu essuies tes larmes, renifles et essayes de retarder ta réponse, parce que tu réfléchis à ce que tu dois dire. Des millions de possibilités s'ouvrent à toi : tu peux l'ignorer, esquiver, en parler, t'en aller. Mais tu veux faire dans la simplicité, aujourd'hui, Jill, alors tu te contentes de lui répondre, toujours le regard dans le vide, dans le vague : « Je pleure pour ma mère. Et pour ta soeur, aussi. » Tu n'as pas cherché à être douce ou sentimentale, tu as juste dit la vérité. Comme elle venait.
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