Sujet: des étoiles plein les yeux. (suzie) Mar 21 Oct - 19:50
Tu n'avais jamais aimé le luxe. Tous ces ornements, ces dorures, ces jolies fresques et ce marbre immaculé, c'était bien trop pour toi. Le Rive Gauche semblait parfait, comme toujours ; il respirait l'or, puait l'argent, sentait le dollar à plein nez. Pas que tu n'aimais pas l'argent, non, ce n'était pas ça. Tu étais toujours heureuse de pouvoir t'offrir des choses ou d'avoir quelques billets en poche. Non, l'argent en lui-même ne te dérangeait pas. Ce que tu n'aimais pas, par contre, c'était l'argent qui suintait par les fenêtres, les petits bourges qui habitaient dans un palace dorée et les cons, les snobs, les friqués. Le luxe, ceux qui l'apprécient, ça te fait chier. Pourquoi certaines personnes pourraient-elle profiter d'autant de choses alors que d'autres crèveraient la dalle dans un coin reclus de la banlieue de Chicago ? C'était injuste, et ce genre d'injustice avait tendance à t'agacer au plus haut point. Alors ouais, tu t'achetais plein de fringues, t'aimais bien le rouge à lèvres et à vingt-trois ans, t'avais déjà ta propre maison. Une jolie et grande maison. Mais ce n'était pas toi, c'était les Hemmings. Les Hemmings et leur expression hautaine, cette dite expression dont tu avais malheureusement hérité. Les Hemmings et leur culte du fric, leurs villas et leurs soirées mondaines, ces soirées où tu te devais d'aller, voulant les impressionner sans savoir pourquoi. Surement que ta propre famille t'avait dégoutée du luxe, parce qu'elle était trop obnubilé par l'argent pour penser à autre chose. Qu'elle regardait le compte en banque des gens avant de jeter un coup d'oeil aux sentiments. Bien pour ça qu'ils avaient rejeté ta mère ; trop pauvre, trop rousse, trop pas comme il faut. Et rien que pour ça, tu les haïssais.
Mais tu n'étais pas ici pour penser aux Hemmings ou raviver leur souvenir. Non, tu étais venue au Rive Gauche, pour Suzie. La jolie brune était ton amie (ou alors non, amie ou pas, ce n'était pas clair, tu galérais avec ces choses-là), aux dernières nouvelles, et c'était toi qui lui avait conseillé de postuler ici. Au départ, elle s'était proposée au Blue Lagoon, le bar où tu travaillais. Oh, elle aurait surement fait une collègue en or ! Tu n'en doutais pas, absolument pas. Néanmoins, tu avais compris qu'il était dur pour elle d'assurer les horaires demandée dans ton bar. Et ça se comprenait, Suzie avait une fille ! Une fille ! Tu n'avais jamais rencontré Mina, juste entendu parler d'elle une ou deux fois, mais tu rêvais de la voir en vrai. Ça devait être une petite fille magnifique, vu la jolie bouille de sa maman. Bref, tu grimpas les marches, poussas la porte, jetas un rapide coup d'oeil au portier - il était moche, fuck - et entras dans le palace. Tu avais prévenu Suzie par texto que tu passerais, lui demandant si elle était disponible. Tu te faisais une véritable joie dans la revoir ! Tu dévisageas le lieu où tu te trouvais, mi stupéfaite, mi impressionnée, mi dégoûtée. À ce moment-là, tu entendis des pas derrière toi, tu te retournas et vis une jolie brune avancer dans ta direction. « Suziiiie ! » crias-tu, un sourire éclatant sur les lèvres.
Suzie Hopkins
» billets achetés : 61
Sujet: Re: des étoiles plein les yeux. (suzie) Lun 27 Oct - 21:57
Jill & Suzie
Des étoiles plein les yeux
Mardi, une matinée comme une autre. Suzie se lève, se prépare, va réveiller sa fille encore endormie. Elle l’aime cette gosse, elle l’aime plus que tout. Chaque matin, elle est l’une des seules choses qui lui donne réellement envie d’ouvrir ses yeux, de démarrer chaque journée. Suzie sait que, si sa fille n’était pas là, tout serait différent. Elle sait que, sans doute, elle serait encore en train de faire ses études de médecine, qu’elle aurait un avenir beau et tout tracé. Peut-être que son premier amour, celui qu’elle croyait être celui de sa vie, serait toujours avec elle. Peut-être qu’elle aurait encore des contacts avec sa mère. Peut-être, peut-être, peut-être. Mais on ne refait pas le monde avec ce genre de peut-être. Sa fille reste et restera celle qu’elle aimera le plus au monde et jamais elle ne regrettera de l’avoir gardé, d’être mère. Mina, c’était peut être finalement celle qui avait donné un véritable sens à sa vie. Un peu plus tard, elle déposait sa fille à la garderie et puis elle prenait un taxi jusqu’à l’hôtel « Rive Gauche » où elle travaillait depuis quelques semaines. C’est la boule au ventre qu’elle entrait dans le grand hall du palace, surtout quand elle savait que son patron était là, à quelques mètres, dans son bureau, et qu’il pouvait la faire venir à lui à n’importe quel moment de la journée. Mais elle avait aussi les étoiles plein les yeux devant tout ce luxe, toutes ces choses brillantes qui s’offraient à elle et qu’elle n’avait pas l’habitude de voir. D’un autre côté, ce luxe avait tendance à la dégouter. Elle aussi, elle avait envie de vivre ça, d’avoir de l’argent à en jeter par les fenêtres. Elle avait envie de pouvoir s’acheter tout ce qu’elle voulait à elle, mais aussi à sa fille. Elle avait envie d’avoir une grande maison, ce genre de choses qu’elle n’aura sans doute jamais le privilège d’avoir. Elle rêvait d’être une princesse, mais elle était juste la bonne, celle qui passait derrière les princes du palace. Elle se sentait idiote dans un lieu pareil, pas à sa place. Parfois même, elle avait envie de s’enfuir. « Suziiiie ! » Elle se retourne, aperçoit directement la chevelure flamboyante de Jill, son sourire éclatant. Elle était tellement jolie cette fille et puis, elle respirait la fraicheur, la légèreté. C’était le genre de personne qui faisait du bien à Suzie, qui lui permettait de se rendre compte que la vie n’était pas la même partout, que sa fille en aurait sans doute une meilleure ; en tout cas, elle ferait tout pour. « Jill ! Qu’est-ce que tu fais là ? » Un sourire apparu instantanément sur ses lèvres, elle se sentit soudainement plus légère, comme protégée. Elle se disait surtout que son boss n’allait sans doute pas venir la déranger si elle avait de la compagnie, elle se disait aussi que ça lui ferait sans doute du bien de discuter avec quelqu’un, de se poser quelques minutes ; de respirer. « Excuse ma tenue, j’ai l’impression de ne pas vraiment être à ma place par ici. » Elle rit légèrement, passant une main dans ses cheveux. Elle n’avait pas vraiment le temps de se mettre sur son trente et un chaque matin, se maquillait peu quand elle allait travailler. Surtout cette semaine, elle avait mis un point d’honneur à essayer de ne pas être jolie, histoire qu’Enzo, son boss, ne soit pas une nouvelle fois subitement attirer par elle.
(c) AMIANTE
Jill Hemmings
» billets achetés : 360
Sujet: Re: des étoiles plein les yeux. (suzie) Mer 12 Nov - 11:03
Lorsque tu entendis le cri perçant et joyeux de Suzie tu te dis que oui, c’était ton amie. C’était définitivement, purement et simplement ton amie. Mais à la voir ici, à moitié stressée, à jeter des coups d’œil un peu partout, tu te demandas si tu avais bien fait de lui recommander de travailler ici. Tu avais bien sûr fait ça pour elle et tu croyais de tout ton cœur que c’était mieux que le Blue Lagoon mais il n’empêche que tu ne voulais pas que la brunette se sente mal ou mal à l’aise dans n’importe quel endroit. Tu ne pus t’empêcher d’observer une dernière fois – c’était la dernière, promis – les décors somptueux du hall dans lequel tu te trouvais. C’était vraiment très beau, vraiment très réussi. Tu haussas les épaules, comme pour te convaincre toi-même que tout était très bien dans ta maison à toi et que franchement, ça se valait. Ouais, c’était faux. M’enfin, la question n’était pas là et tu n’allais pas pouvoir examiner les moindres détails de la pièce, la bouche à demi grande ouverte en tâchant de te convaincre que tu habitais toi aussi dans un endroit très bien. Mais bon, tu n’allais pas de plaindre. Tu n’étais pas en positon pour. La maison que tu partageais avec ta sœur jumelle n’était certes pas aussi luxueuse que la Rive Gauche mais elle était grande, spacieuse et confortable. Bien que ce soit un cadeau des Hemmings, tu ne pouvais t’empêcher d’aimer ta petite baraque sur les bords de Wicker Park. C’était ton chez-toi. Un chez-toi que tu avais longtemps cherché, depuis New-York. Tu ne t’étais jamais sentie réellement à ta place, auparavant. Mais bien sûr, tu ne l’as jamais dit. Toi, et la faculté exprimer les sentiments, vous n’êtes pas très copains. Tout ça pour dire. Que. Tu te trouvais dans le palace le plus renommé de Chicago et tu avais devant toi Suzie Hopkins, une de tes amies, particulièrement jolie et qui travaillait ici. Elle te demanda tout d’abord ce que tu faisais ici. Tu fronças les sourcils, tu pensais l’avoir prévenue pourtant. N’avait-elle reçu ton texto ? Tu aurais bien voulu sortir ton iPhone de ta poche pour regarder mais cela te ne semblait pas très polie et tu ne voulais pas risquer de mal agir en de tels lieux. « Je pensais te l’avoir dit… M’enfin, ce n’est pas très grave, non ? Je ne te dérange pas ? Et comment va Mina ? » Demandas-tu, souriante, en réponse au joli sourire qui se dessinait sur les lèvres de ton amie. Si elle devait travailler, tu partirais sans problème, tu trouverais bien un autre jour pour passer la voir ou bien elle pourrait toujours venir te voir au Blue Lagoon, puisqu’elle connaissait un minimum les lieux. « Ne t’excuse pas, va ! Et tu es très jolie, je te rassure ! » Elle embraya sur la suite de la phrase et tu te crispas imperceptiblement, de peur que quelque chose de mauvais ne soit arrivé à ton amie. Elle ne se sentait pas à sa place et c’est toi qui l’avais poussée à venir ici. Elle ne se sentait pas à sa place, serait-ce de ta faute ? Tu te mordis la lèvre, anxieuse. « Qu’est-ce qui se passe ? Pourquoi tu ne te sens pas à ta place ? » Tu voulais savoir et, si possible, arranger les choses.
lis, ma belle:
je suis sincèrement désolée du retard de réponse, j'espère que tu ne m'en veux pas trop. j'avais un peu zappé, en fait, puis j'étais un peu surchargée aussi. pardon.