prends un verre,
prends ce que tu veux,
sors, fais ta vie,
profite, car t'es ici.
✰✰✰

La première loterie de Chicago avait suscité un engouement sans pareil, que ce soit dans la ville de l'Illinois ou même partout dans le monde. Les gens avaient afflué, se prenant rapidement au jeu, et avaient acheté leurs tickets. Deux dollars dans les poches de la mairie et ce, pour chaque participant. Faut pas croire, mais l'un dans l'autre, le maire s'était fait un paquet de fric. Alors, pour le dépenser tout en gardant l'esprit de la loterie, il avait organisé une fête. Oui oui, une fête. Le Rive Gauche lui avait gracieusement prêté une salle de réception et son extérieur. Ça faisait de la pub au palace, de la pub à la ville, de la pub au maire, tout était parfait. L'homme politique y avait installé de la musique, une grande roue, des stands, il avait tout fait pour recréer une ambiance américaine. Des drapeaux flottaient un peu partout, histoire de rappeler que tout était là grâce à Chicago, et les gens commençaient à affluer. Vingt heures. La nuit était peu à peu tombée, et les personnes, luttant contre le vent glacial qui avait fait son apparition, avait accouru. Des petites filles tentaient de gagner un ours en peluche en faisant tomber des quilles, des jeunes adultes montaient sur la grande roue, une bière à la main, des lycéens riaient en cœur et se prenaient selfies sur selfies. Pour les plus frileux, la salle était richement décorée, et le buffet était à tomber. Une scène pour un concert avait été installé, les gens arrivaient, prenait une canapé ou une cacahuète, sortaient, rentraient, revenaient. Ils profitaient. C'était un carnaval et une soirée à l'américaine, en l'honneur de la première loterie de Chicago et de toutes les personnes qui avaient débarqué dans la ville. Ce soir, c'était promis, tout le monde allait s'amuser !

rules.:

Cette fête était cool, vraiment cool. Simon adorait les fêtes, adorait faire la fête, c'était bien connu. Enfin, pas vraiment, pas encore. Cela faisait déjà trois semaines qu'il avait posé ces valises dans ce palace, au centre de Chicago. Trois semaines qu'il avait eu le temps de trouver ses repères, de poser ses marques. Il avait plutôt bien réussi, d'ailleurs, ayant trouvé les bonnes adresses de bar et ayant déjà fait quelques bonnes rencontres. Certaines moins bonnes. Il pensait à Jill, Charly, Sarah, Cran, Juliet. Il espérait qu'ils seraient là, ce soir, à la fête. Vêtu d'un pantalon coloré à la mode et d'une chemise qui lui donnait un air riche, il s'apprêtait à franchir les grandes portes qui l’immergeraient totalement dans l'ambiance de cette grande soirée. Lorsqu'il aperçut Cran... Et Charly, quelques dizaines de mètres plus loin. Aussitôt, un sourire amusé se dessina sur ses lèvres. Il allait bien s'amuser, ce soir. Attrapant une bière au passage, sortant une cigarette de sa poche, il se dirigea vers les deux bruns qui visiblement, avaient déjà entamés la conversation. Il les salua d'un signe de menton. « Ravi de vous recroiser, vous deux. » Évidement, en ce qui concernait Charly, on trahissait une certaine ironie dans sa voix. Quoi que. Il n'était pas foncièrement déçu de la voir. Ca pouvait être amusant. Surtout si sa sœur était dans les parages... « T'as un briquet, s'teut plait, Cran ? J'ai oublié le mien au dessus. » Déclara-t-il en désignant le plafond. Exprimer sa richesse en disant vivre dans ce palace. C'était bien Simon.

Jay n’avait jamais été un type très fêtard. A vrai dire quand il se retrouvait dans des grands rassemblements, c’était surement parce que quelqu’un l’y avait trainé. Mais ce soir, la curiosité avait été bien trop forte. Cette histoire de loterie intriguait beaucoup Jay et même si ce n’était pas son style, il avait acheté un ticket. Il y avait foule, une chose était sûr, le maire de Chicago avait réussi son coup. Jay avait rapidement fait un tour des lieux quand tout à coup son regard fut attiré par le buffet. Il était immense. De la nourriture à perte de vue. Il sentit son estomac gargouiller et avait l’eau à la bouche rien qu’en voyant les denrées entreposée avec amour. Oui, Jay était un vrai ventre sur patte. Il attrapa une assiette qu’il commença à remplir tout en enfournant des petits canapés dans sa bouche.  Il aperçut tout à coup l’amuse-gueule ultime et tenta de l’attraper mais bouscula un garçon au passage. Sacrilège, quelques chips tombèrent et finirent leur route sur le sol, sous le regard triste de Jay. Il n’eut même pas le temps de répondre au jeune homme qui lui proposait une cigarette que Charly débarqua, avec une petit pique pour son nouveau compagnon. « Mais tu as l’air de charmante humeur Charly ! ». Bon en même temps, il ne savait pas qui était ce fameux Fladinov. Un autre garçon débarqua et semblait déjà connaître Charly et le fameux Fladinov. Décidément, Jay semblait ne pas souvent sortir de sa tanière. Bien qu’il ne soit pas fumeur, lorsqu’il sortait, il ne refusait pas une petite cigarette et se retourna vers Cran. « Pour ta proposition de tout à l’heure, j’accepte ! » Puis il attrapa un vers qui traînait sur la table. « Au faite, moi c’est Jay » lança-t-il à l’attention de Cran et Simon.

Cran n’eu pas le temps d’entendre la réponse du gars mystère que la tornade Lowe débarquait entre eux. Pas la mignonne, l’autre la chiante et avec une remarque désagréable en plus. «  Ne t’inquiète pas ma Charly, j’ai pris des munitions. Si tu veux te décoincer, n’hésite pas. Sinon tu demanderas à Sarah, je lui en donnerais certainement ! » Cran n’arrivait pas à déterminer les intentions de Charly envers lui. Il hésitait entre l’amour et la haine. Qui sait, peut-être était elle jalouse de sa sœur ! Simon se rapprocha du groupe, le sourire aux lèvres, cran lança un regard interrogateur à Charly. Il se tramait quelque chose entre eux. «Tiens mon p’tit Sim’ j’te dois bien ça ! Tu peux même le garder si tu veux, j’en ai une collection assez impressionnante chez moi. T’auras qu’à venir la voir avec les deux Lowe, j’ai entendu dire que tu connaissais aussi Sarah … » petite référence à ce moment gênant où cran avait du parler devant un public et que Simon avait volé à son secours. C’est là que le nouveau retrouva sa langue. Cran farfouilla dans sa poche avant de sortir une blonde et de tendre un briquet au dénommer Jay. Cran était tendu, être entouré d’autant de gens n’était pas inconnu pour lui, mais il détestait avoir l’impression que c’était lui qui attirait les foules.

Putain de fête. Putain de gens, putain de loterie, putain de grande roue. Putain de fête. Jill ne voulait pas venir, Jill voulait manger des glaces, une couverture sur les genoux, assise sur son canapé à mater une série débile à la télé. Aujourd'hui, la rousse faisait son jour de déprime quotidien. Ça lui arrivait parfois, fallait pas chercher à savoir pourquoi. Mais bien sûr, Juliet en avait décidé autrement et lui avait imposé d'aller à la fête. Rendez vous compte que sa jumelle la forçait à aller à une fête alors qu'elle même n'allait y mettre les pieds que plus tard ? Ouais, c'était compliqué. Néanmoins, Jill avait obéi à sa sœur car cette dernière l'avait menacé. Faut pas croire, mais Juliet, c'est une violente. On dirait pas comme ça, tout le monde pense que Jill, la méchante. Mais en fait, non. Pas du tout. Et c'est comme ça que Jill Hemmings s'est retrouvée dans une fête auquel elle n'avait pas envie d'aller. C'est pourquoi que la première chose qu'elle fit, ce fut de s'acheter une bouteille de bière et d'en prendre une gorgée. Pas de quoi atténuer ses sens, mais elle voulait s'amuser. Quitte à être là, autant s'amuser, non ? Ses cheveux roux attachés en un chignon des plus ravissants, elle repéra du coin de l’œil un groupe de personnes qu'elle connaissait bien. De loin, elle reconnut seulement Simon et Jay. Elle s'approcha de quelques pas et vit que Charly était là aussi. Une quatrième personne, un brun, se tenait à leurs côtés mais elle ne voyait pas qui c'était. Elle s'approcha doucement, ne se faisant remarquer par personne et vit finalement Crash. Ou Cran. Ou Crick. Enfin, le joggeur, quoi. Jill s'incrusta entre Simon et Jay s'en rien demander. De toute façon, aucun des deux garçons n'allaient lui dire quelque chose, elle le savait. « Hello ! » lança-t-elle de la voix la plus joyeuse possible. Elle faussa un sourire et intercepta le regard de Jay. A ce moment-là, elle oublia la glace, la série et son programme dépressif pour sourire réellement. Finalement, cette soirée s'annonçait géniale.

Visiblement, Simon s'était un peu incrusté dans la conversation. Charly aussi, d'après ce qu'il avait pu comprendre. Et en fait, il s'en fichait pas mal. Être le centre d'attention ne le gênait absolument pas, bien au contraire, il aimait avoir tous les regards rivés sur lui. Dans la limite du raisonnable, naturellement. Et lorsque la situation était en son avantage. Il bu une gorgée de sa bière, tout en écoutant le garçon maladroit se présenter en les regardant, Cran et lui. Il lui adressa un léger sourire amical -parce qu'il n'avait pour l'instant aucune raison de se moquer de lui, même si étant donné le dégaine de ce type, il était persuadé que ça n'allait pas tarder à venir- et bu une gorgée de la bière qu'il tenait à la main. « Et bien, enchanté Jay. » Dit-il en ignorant complètement Charly, sachant que cette attitude allait énerver la belle. C'était un petit jeu de séduction qui s'était installé entre eux. Simon savait que Charly le trouvait détestable et qu'elle ne pouvait le supporter, et ça l'amusait assez. Il en jouait pour la charmer. Mais c'était pour l'instant sans compter l'arrivée de la jolie Sarah, la sœur de l'aînée des Lowe, dans sa vie et dans son cœur. D'ailleurs, lorsque Simon entendit le nom de cette jeune brune innocente dans la conversation, il fronça les sourcils. Qu’insinuait donc Cran ? En tout cas, cela ne lui plaisait pas beaucoup, mais le beau-parleur se rattrapa lorsqu'il lui offrit son briquet. Simon le remercia d'un sourire crispé. « Tiens moi ça s'il te plait. » Après tout, il pouvait tout se permettre avec Cran, non ? Il lui fila sa bière le temps d'allumer sa cigarette et la reprit juste après. « Eum, je suis sûr que ça doit être très intéressant, mais une autre fois, ok ? » Dit-il d'un ton évadé, peu intéressé, en donnant une tape sur l'épaule de Cran. Non pas qu'il s'en fichait littéralement, de sa collection de briquets, mais presque. En réalité, même s'il ne voulait se l'avouer, Simon était assez affecté par les allusions qu'avait fait Cran à Sarah. Quelle relation entretenait-il avec elle ? Depuis quand se connaissaient-ils ? Le regardait-elle comme elle le dévorait du regard, lui, Simon Entwhistle, bien plus fort et bien plus riche ? Il était tourmenté, et cherchait quelqu'un du regard. « Quelqu'un a vu Jill Hemmigs ? Une rousse, taille moyenne, plutôt canon ? » Il planta son regard dans celui de Cran, puis de Jay, ignorant toujours Charly en se retenant de rire. Non pas qu'il s'ennuyait, mais sa tornade rousse commençait presque à lui manquer. Et, soudain, comme par miracle, elle apparut, entre lui et Jay. « Ah, te voilà ! Tu vas bien ? » Lui demanda-t-il en souriant.

sarah, elle ne sait pas trop pourquoi elle vient. d'habitude, les fêtes, ce n'est pas pour elle. elle regarde les gens affluer et toute cette population, ça lui donne le tournis. elle admire les belles robes et les jolies souliers. elle regarde les visages heureux et les quelques sourires crispés. elle a vite des vertige, au milieu de la fumée opaque des cigarettes et les odeurs d'alcool. sarah, elle n'a jamais aimé les fêtes. mais quand elle a vu charly se préparer, elle n'a pas pu s'en empêcher. enfiler une jolie robe blanche avec son éternel veste en cuir et la voilà prête. elle s'est dépéchée, sarah. mais les horaires et elle, ça fait trois. alors bien sûr, quand elle débarque, ils sont tous en groupe et elle a beau chercher, elle ne voit pas de tête connue. alors elle entre dans la salle de réception en se dandinant. et c'est là qu'elle aperçoit le regroupement. jay, d'abord, puis jill et simon. devant eux, elle aperçoit une inconnue collée à cran non loin de charly. pas tout à fait certaine de la démarche à suivre, elle s'avance et lève la main pour les saluer. « hum. bonjour ... vous allez bien ? » elle jette un regard à charly en quête de soutien, parce que cette question, c'est du réchauffé de réchauffé. mais celle-ci est accaparée à lancer des regards tueurs à cran. le pauvre, pour une histoire de numéro. et de drogue. il est gentil, pourtant, cran. d'ailleurs, elle lui adresse un petit sourire. un joli sourire. puis elle se tourne vers jay. croise le regard de simon. et baisse finalement les yeux, se demandant vraiment ce qu'elle fait là. « vous voulez quelque chose à boire ? » demande-t-elle doucement, bien décidée à passer une bonne soirée malgré tout.

Ils sont quatre, quand Jill arrive. Quatre, et elle les connait tous. Ça, ça la fait sourire, la rousse. Elle aime bien connaitre les gens, c'est bien son truc. Elle se glisse entre Jay et Simon, entre le mec dont elle est amoureuse et son meilleur ami. Simon, d'ailleurs, est le premier à lui adresser la parole. Elle sourit, le dévisage, avant de lui répondre. « Ça va bien et toi ? » Normalement, ça n'était pas censé aller mais en fait, tout était parfait. C'était assez bizarre, quand on y repensait. Ne voulant pas s'incruster dans des discussions déjà commencées, elle se contente de sourire joliment à Charly. Elle dépose un bisou sur la joue droite de Simon et appuie sa tête contre l'épaule de Jay, d'un geste spontanée. C'est à ce moment-là que Sunshine se pointe et qu'elle glisse quelques mots à Cran. Et Jill réalise l'horreur qu'elle vient de voir. « Euh, Sun ? Vous vous connaissez ? » La rousse veut que son amie dise non. Pitié, Sunshine, dis non. Sois gentiiiille. Quelques secondes après la brune, une autre brune arrive. Sarah. Sa jolie et douce Sarah. Dès que Jill la voit, un sourire revient instantanément sur ses lèvres. Elle lui sourit doucement et lorsqu'elle voir que la jolie brune semble un peu gênée, elle s'empresse de lui répondre que oui, elle va bien et que non, elle a déjà un truc à boire. « Sinon, quoi de beau ? » La question, à la base, est pour Sarah. Mais franchement, tout le monde peut y répondre ; Jill veut juste éviter les blancs.

Il y a une brune, qui arrive. Une très jolie brune. Simon ne la connait pas, et visiblement, c'est une amie de Cran, puisqu'elle attrape le garçon par la taille et lui murmure quelques mots à l'oreille. Elle a l'air sympathique, bien qu'un peu plus jeune, et elle a la silhouette athlétique. Assez le genre de fille de Simon. Mais tout semble chamboulé lorsque la deuxième Lowe arrive, un léger sourire aux lèvres, avec cette attitude douce et gênée qui la caractérise tant. Simon n'a beau la connaitre que depuis une semaine, peut-être un peu plus, il a déjà l'impression d'en savoir déjà beaucoup sur elle. Ces longues heures à l'observer du coin de l'oeil l'ont sûrement aidé. Et, petit à petit, sans réellement s'en rendre compte, il est tombé dans ce cercle vicieux qu'il tente d'éviter depuis sa plus tendre enfance, cette faiblesse qu'il fuit tant bien que mal ; les sentiments, l'amour, l'attirance. Il n'en a aucune idée, en réalité. Il ne sait pas ce qui se passe vraiment entre eux. Et ça ne lui plait pas du tout. « Je vais bien, très très bien. » Répond-il à Charly en ne réussissant pas à détacher son regard de Sarah. Elle est magnifique, dans sa robe blanche et sa veste en cuir, ce soir, et il a presque envie de lui dire. Mais, étrangement, rien ne dépasse les commissures de ses lèvres. C'est bien la première fois, pour cet éternel beau-parleur. Il entend Jill adresser quelques mots à la mystérieuse inconnue, et ne peut s'empêcher d'ajouter : « Sun ? C'est original, comme prénom. » Peut-être n'est-ce qu'un surnom, après tout. Il se retourne vers Sarah. Elle demande si quelqu'un veut à boire. « J'ai déjà ce qu'il faut. » Déclare-t-il en levant sa boisson. Il ne sait pas quoi ajouter de plus, comme hypnotisé par les jolis yeux de la cadette des Lowe. Alors, il apporte sa cigarette à sa bouche.

Jay attrapa la cigarette que Cran lui tendit et la glissa entre ses lèvres. Il sentait que la situation entre ces trois-là, Cran, Simon et Charly était plus ou moins tendu. Il lança des regards interrogateurs à sa meilleure amie. Il tiqua tout de suite à la remarque de Simon. Une rousse, taille moyenne, plutôt canon. Il sentit une légère pointe de jalousie montrer le bout de son nez. D’où est-ce qu’il la connaissait d’abord. Et c’est à ce moment que Jill arriva comme par magie entre lui et le dit Simon. Une autre brunette, qu’il ne semblait pas vraiment connaître non plus, débarqua également et enlaça Cran. Il était juste à côté de lui et pu entendre ce qu’elle lui glissa à l’oreille. Sa remarque fit plus au moins sourire Jay et il fit rapidement le lien entre ce qui avait été dit plus tôt sur son nouveau compagnon et la remarque de la jeune femme. Il reposa son attention sur Jill qui venait de déposer un baiser sur la joue de Simon. Jay ne pensait pas être un mec jaloux, et puis il avait rencontré Jill et cela avait changé. Il l’a senti poser sa tête contre son épaule et il lui lança un regard affectueux. Il passa son bras autour des épaules de la rouquine. « Je croyais que tu ne voulais pas venir ? ». Il vit Sarah arriver et lui lança un franc sourire. Elle était gentille Sarah, il l’aimait bien. Il répondit positivement à sa première question et la lui retourna. Puis il la vit river ses yeux vers le sol. Il sentit bien qu’elle était plus ou moins gênée. « Pas besoin » lui dit-il en désignant son verre. « Alors ça te plait toujours Chicago ? »

Cran aperçu, entre deux têtes, la jolie joggeuse qu’il avait essayé de protéger d’un groupe de sans domicile fixe. La même qui l’avait envoyé bouler en lui disant d’aller se faire voir. C’était certainement d’elle que parlait Simon. « Tient, t’es encore vivante Jill, avec le groupe que t’as croisé, j’en suis assez étonné ! » C’était étonnant comme cette bande avait des liens compliqués, cran n’était pas sur de tous les retenir, il craignait même de se faire des ennemis en disant quelque chose au mauvais moment. En tenant la bière de Simon, cran se rendit compte que le manque de la boisson n’allait pas tarder à se faire ressentir. Il n’avait rien à se reprocher et il pouvait boire autant qu’il voulait car demain, il resterait au lit jusqu’à midi ou plus, tout dépendrait de la quantité bière qu’il serrait capable de boire ce soir. A partir de maintenant la seule chose qui l’intéressait c’était l’alcool. Dès qu’il y pense, il craque, c’est plus fort que lui. Il ne prêta pas attention au fait que Simon venait de décliner l’invitation, il était trop occupé à regarder la canette qu’il lui avait demandé de tenir. C’est Sunshine qui réveilla Cran lorsqu’elle déposa un baiser derrière son oreille. « Ce n’est que trop d’honneur que tu te joigne à moi Sun, j’ai cru que tu m’évitais comme t’es partis avant moi. Maintenant tu peux t’en aller. » Cran posa ses lèvres sur la tempe de la belle brune avant de lui glisser à l’oreille «  c’est pour toi que je sent bon, j’voulais pas te faire honte quand j’irais fracasser le premier gars qui te touchera le cul. » Cran délaissa Sun quelques instants pour fixer Sarah, Sarah Lowe. Elle était belle Sarah avec sa robe blanche et sa petite veste. Elle a salué tout le groupe, et puis elle a même adressé un petit sourire à cran. « Non merci Sarah, et puis ce ne serait pas à toi de te déplacer ! » Finalement, cran se décida à aller chercher une bière, une pour lui plus une pour Sunshine. Il devait résister pour être en état en cas de bagarre. En plus, il n’avait pas envie de donner une mauvaise image de lui aux autres. « Il faudra venir quand on organisera une fête géante à l’appartement ! Vous êtes tous invités. Même toi, Charly la rabat joie ! »

Les yeux de Simon restent fixés sur les prunelles de Sarah. Jill sourit, il est mignon, le Simon, quand il devient sentimental. Faudra qu'elle en parle avec lui, d'ailleurs. Et avec Sarah, aussi. C'est dans ces moments-là que Jill se demande comment font certaines personnes pour s'incruster alors qu'elles ne connaissent personne. Genre, Sun. Pas que ça l'énerve particulièrement, mais elle trouve ça osé. M'enfin bon, elle a fait pareil. Sauf qu'elle, elle connaissait des gens. Nouvelle gorgée de bière, ses pensées s'embrouillent, elle sait pas ce qu'il se passe. Elle a juste envie de bouffer, pas de parler. Puis, le bras de Jay se pose sur l'épaule de Jill et elle ferme les yeux un instant, tout revient à la normale. "Je n'voulais pas venir au début, mais Juliet m'a forcée. Puis, je t'aurais bien envoyé un texto mais j'ai préféré te faire la surprise." Elle rit. "Enfin, maintenant que je suis là, j'suis contente d'être venue." Maintenant, elle ne veut pas partir de là où elle est, elle veut juste que les autres s'en aillent, elle veut juste rester avec Jay. Mais apparemment, c'est pas possible, alors elle se contente de répondre à Cran dans un grand sourire. Oui, parce qu'elle a fini par comprendre que c'était Cran. Et pas Crash. "Tu apprendras que je me débrouille toujours pour rester en vie..." ET QUE MERDE. Tu n'as pas besoin d'être défendue. Ou en tout cas, pas ce jour-là. Tu écoutes la réponse de Sun, mi-amusée, mi sur la défensive. Si la jolie brune apprécie ce mec, c'est qu'il en doit pas être aussi con que ça. Enfin. A voir. S'il faut, il l'a peut-être manipulée. Tu le trouves louche. Louche et sexy. Et bad boy. Relativement perturbant, comme type. Tu ne réponds pas vraiment à Sun, ne sachant pas quoi dire. Tu les écoutes parler, en silence. T'as pas la foi de blablater, aujourd'hui.

c'est jill, qui répond d'abord. puis chacun leur tour. tous une bière à la main, visiblement. ils sont tous déjà en train de boire, de se remplir. ils ne passeront pas la soirée, sarah en est persuadée. « sinon, quoi de beau ? » la question est pour elle, à l'origine. mais sarah, elle est trop occupée à fixer autre chose, un garçon, pour répondre et la phrase, elle se perd dans l'air. les discussions ne l'attendent pas et reprennent trop vite. « alors ça te plait toujours chicago ? », ça, c'est jay. le pauvre jay qu'elle a manqué d'assommer avec une lampe. elle ne s'en remet pas de cet accident. elle se dit qu'il a quand même bien fait, de l'arrêter à temps. parce que sarah a tendance à bien viser, quand elle s'y met. « toujours ! c'est vraiment parfait par ici ! » elle a les yeux rivés sur jay et jill. ils sont mignons, ces deux-là. enfin, beaux plutôt. ça se voit qu'il y a quelque chose. et ayant à peine le temps de réfléchit, la voix de cran retentit. elle tourne les yeux vers lui et la fameuse sun en souriant. bien sûr, que c'est à elle de se déplacer. dernière arrivée, dernière servie, c'est comme ça que ça marche, non ? le charly la rabat joie la fait tiquer mais elle ne dit rien. préférant les regarder se crêper le chignon. « tu apprendras que je me débrouille toujours pour rester en vie... » ça la fait sourire. parce qu'il faudrait être complètement cinglé pour attaquer jill. elle vous crève les yeux avec ses talons si besoin, faut pas croire. et tandis qu'ils discutent joyeusement (oupas), sarah se tourne vers jay. éloignant ses yeux, au possible, de simon, d'ailleurs. « pas de bleu à signaler ? » elle demande. parce que dans le feu de l'action, un coussin, ça peut-être mortel. et comme elle ne l'a pas vu avant ce fameux jour, autant lui demander maintenant. et ça l'évitera de se tourner les pouces, à sarah.

Simon écouta Jay demander à Sarah si Chicago lui plaisait toujours autant. Sa main libre vint se glisser dans la poche de son pantalon, et même si son regard était posé sur la jolie Sun, dont il attendait toujours la réponse, ses oreilles restaient attentives. Jay et Sarah se connaissaient et sans réellement savoir pourquoi, cela lui procurait un léger pincement au cœur. Il ferma les yeux et secoua légèrement la tête. Stop. Il devait arrêter de penser sans arrêt à elle, c'était totalement absurde. Après tout, n'avait-il pas cette réputation de bourreau des cœurs qui mettait toutes les filles dans son lit qui le suivait partout où il allait ? Il ne voulait pas changer. L'attachement, les sentiments, c'était pas pour Simon. Cran répondit aux remarques de Sun et un léger sourire éclaira le visage de Simon. Ils avaient l'air proches et taquins, c'était mignon. Alors, elle se retourna vers lui et lui demanda son prénom, après lui avoir confié qu'elle s’appelait en réalité Sunshine. « Moi c'est Simon, enchanté. » Déclara-t-il avec ce sourire charmeur, qui était comme un réflexe lorsqu'il était en présence de jolis jeunes femmes. Sarah répondait déjà que Chicago lui plaisait, et voyant qu'elle ne s'intéressait pour l'instant pas à lui, Simon ne le regarda pas. Il devait sortir cette fille de son esprit. Alors, au lieu de cela, il resta totalement silencieux, sirotant sa bière, tout en observant tous les gens autour de lui.

Iris n'étant pas très à l'aise dans la foule, à peine arrivée, commençait déjà à en vouloir à sa soeur de l'avoir poussée à venir ici. Elle aimait les fêtes, mais certainement pas lorsqu'elle était entourée d'inconnus. Mais il fallait bien qu'elle s'intègre et qu'elle prenne ses marques dans cette toute nouvelle ville où elle ne connaissait pas grand chose. De plus, il y avait cette histoire de loterie ou sa soeur s'était inscrite, et Iris était curieuse de découvrir ce tout nouveau phénomène qui les avaient alors amenées ici. Lors de son arrivée, certes discrète mais remarquée, certainement à cause du look qu'elle arborait, elle ne cessait de jeter des regards dans la foule, dans l'espoir de rapidement repérer sa petite soeur et de se mélanger aux autres. Au bout d'un moment son regard s'arrêta alors sur une silhouette qui lui semblait connue. Tout en discretion elle continua d'examiner le visage de cette personne en s'approchant petit à petit. Elle partit alors tout à coup dans une tout autre direction et s'en alla au bar prendre un verre. Non pas qu'elle voulait tomber dans l'excès comme aux anciennes fêtes où elle avait pu aller dans le passé mais parce qu'il fallait bien qu'elle s'intègre dans cette fête et qu'elle avait soudain besoin d'un petit remontant. Cette silhouette qui lui était connue n'était non pas sa soeur mais bien sa cousine. Elle buvait dans son verre, le regard ailleurs et le coeur battant elle attendait que sa soeur la rejoigne. Celle-ci n'arrivant pas de sitôt elle prit alors son courage à deux mains et se dit que si elle n'osait pas l'affronter maintenant, elle ne le ferait jamais. Elle était avec un groupe de personnes, elle n'oserait jamais faire scandale devant eux, c'était donc le moment. Tout en craignant tout de même sa réaction et en imaginant une dizaine de possibilités elle s'approchait alors doucement du groupe, son verre à la main. Elle n'avait pas d'autre solution de faire bonne figure et sans réfléchir elle enlaca alors enfin Jill pour la saluer, sans que celle-ci ne l'ai vue, tout en s'exclamant « Oh ma chère cousine! Comment vas-tu? Ca fait si longtemps! » pour faire comme si de rien était devant toutes ces personnes. A l'heure d'aujourd'hui elle ne savait pas vraiment où en était leur relation bien qu'elle l'imaginait forcément tendue. Elle se tourna alors enfin vers le groupe où étaient présents pas mal de charmants garçons et elle arborait alors son malicieux sourire sur son visage d'ange en lançant à sa cousine, qui n'avait toujours pas réagit, tout en les regardant « Bah alors, tu ne me présentes pas? » Stressée et gênée au fond d'elle, elle espérait faire bonne impression, et que cette fête se passe pour le mieux.

en retard, comme d'habitude. à vrai dire, tout le monde avait l'habitude que juliet soit en retard. la rousse avait eu du mal à se détacher de son fils, son amour, sa vie. à vrai dire, son fils était sa vie. elle ne vivait que pour lui. mais sa jumelle avait tenue à ce qu'elle soit là, pour se détendre un peu. bien sûr, il a fallu de nombreuse heures mais face à l'obstination de jillian ainsi qu'à sa bouille - bien qu'elle ai parfaitement la même -, elle ne put résister longtemps. bref, toujours es-il qu'elle était habillé pour passer une bonne soirée entre amis. bien sûr, comme on ne changeait pas la belle, elle vérifiait son téléphone tout les cinq minutes, ayant peur de recevoir un sms ou même un appel de la nourrice. juliet arriva sur le lieux de la fête, le maire n'avait pas lésiné sur cette fête. d'ailleurs, ce dernier était très fière de ce qu'il avait fait, un peu trop. la belle hemmings savait que toute manière, si il n'avait pas eu, un autre l'aurait eu. toujours est-il qu'elle avait acheté son billet, après tout, une occasion comme ça ne se présente pas deux fois dans une vie. la musique était forte et on sentait l'odeur de l'alcool. la rousse aurait cru que rien de cela allait lui plaire mais en réalité, être ici lui faisait plaisir. cela lui rappeler ses folles années où elle allait en boîte avec jillian jusqu'à pas d'heure au grand désarroi de sa tante. la jeune femme prit une bouteille de bière, et se mit à chercher sa sœur. au bout dix minutes, la jeune femme vit sa jumelle entourée de jay, charly, d'une jeune femme brune, de simon, et d'un dernier tatoué. elle connaissait la plupart. seulement, une autre personne était dans le groupe et pas n'importe qui : iris, sa cousine et meilleure amie accessoirement. pour faire bonne figure - parce que explosait de joie devant tout le monde n'était pas le meilleur moyen de faire des rencontres - et fit un énorme sourire à sa cousine. bien sûr, jiji était choqué, sûrement parce qu'aujourd'hui, leur trio était brisé avec jill d'un côté, iris de l'autre et jules au milieu. la rousse se décida enfin à parler. « salut » sourit-elle. « j'suis juliet, la jumelle de jill. » fit juliet chaleureusement.  

Jay resserra son étreinte autour des épaules de Jill « Et je suis content que tu sois là ». Et il se rendit compte juste après qu’il ne faisait peut être un peu trop. Mais il ne le faisait pas exprès, ce n’était pas du tout intentionnel. Il desserra son étreinte et but une longue gorgée de sa bière comme si de rien était, tentant de cacher une légère gêne. Il regarda la jeune fille répondant au prénom de Sunshine et lui sourit. « Enchanté, Jay. ». Il reposa son attention sur Sarah et ne put s’empêcher de lâcher un petit rire à sa question. Elle savait viser, mais Jay était résistant et ce n’était pas un coussin qui allait l’amocher. « Je sais que je n’en ai pas l’air, mais il te faudra plus qu’un coussin pour m’achever ! ». Il vit alors une jeune femme qu’il ne semblait pas connaître s’approcher d’eux. Décidemment, cette loterie intéressait pas mal de monde au final. Il lâcha Jill quanf il remarqua que la nouvelle rousse tenta de la prendre dans ses bras. Encore une Hemmings ? Mais elles étaient partout celles-là. Et ce fut à ce moment-là que Jules arriva. Ils ne se connaissaient pas depuis longtemps, mais cette fille, il l’adorait. Tout autant que son fils, Theo, dont Jay était totalement gaga. Jay regarda autour de lui, il ne manquait plus qu’une petite blonde et la famille Hemmings serait au complet, oui, elles étaient vraiment partout. « Dites-moi, les Hemmings ont prévu d’envahir Chicago ? ».

La tête enfoncée dans l’épaule de Jay, Jill ne bougeait pas, respirait doucement, un petit sourire sur les lèvres. Elle était bien, comme ça, et ne voulait pas bouger. Rien, ou presque, n’aurait pu la perturber. Si ce n’était, bien évidemment, la jolie remarque du brun qui fit battre son cœur à cent à l’heure. Le sentait-il, d’ailleurs, son cœur ? Son cœur qui ne battait que pour lui, que pour ses regards, que pour ses sourires ? Jill n’eut pas vraiment le temps de se poser la question puisqu’à ce moment-là, une tête bien connue arriva derrière elle et l’enlaça. La rousse se retourna et fit face à Iris. Iris le scandale, Iris la rebelle. Iris, sa Iris, qu’elle ne voyait plus qu’aux réunions de famille. Sa cousine avait décidé de faire bonne figure, apparemment, et ne souhaitait pas déclencher ses foudres. Mais Jill, elle, n’était pas de cet avis. Elle n’allait pas péter un câble en public. Pas devant Cran, Sarah, Simon ou Jay. Ce n’était pas vraiment le moment. Mais si Iris pensait qu’elle allait agir tel un Bisounours glacé, la jeune femme se trompait. « C’est sûr que pour faire longtemps, ça fait longtemps. » Faute à qui ? Et, Iris, comme si elle se prenait pour une vieille amie, lui demanda de la présenter. « Les gars, voici Iris. Iris Hemmings, ma cousine. » Ce n’était pas vraiment dit sur un ton gentil, et cela ne cherchait pas même à l’être. Jill dévisageait la brune-rousse-onsaitpastroplacouleurnaturelle d’un air suspicieux. Qu’est-ce qu’elle foutait à Chicago ? Bon, d’accord, Tess était là mais quand même. Elle aurait aimé être au courant de la présence de sa cousine, tout de même. Juliet arriva à ce moment-là, et Jillian sourit doucement. Juju venait de faire la remarque la plus inutile de tous les temps. Mais le sourire de Jill partit vite lorsqu’elle se rendit compte que sa sœur n’avait pas l’air surprise par la présence de sa cousine. Et la remarque partit, sans même une bise, sans même un bonjour. « Tu savais qu’elle était là ? Tu l’savais et tu n’as pas jugé bon de me le dire ? » Et même la remarque de Jay ne parvint pas à apaiser Jill. Néanmoins, toute animosité disparut de son visage, elle se tourna vers le brun et répondit en riant : « T’aimerais bien, hein ? » Mais en fixant Juliet, Iris et Tessa qui devait se trouver au loin, Jill se demanda comment tout ça allait vraiment finir.

Suzie, elle n’était pas censée aller à cette fête. Elle devait rester chez elle, s’occuper de ta fille, la chouchouter comme tous les soirs. Déjà en pyjama, elle se préparait à la mettre au lit et à regarder la télévision ou lire un bon livre ; bref, passer une soirée tranquille avant de reprendre le boulot dès le lendemain matin. Elle savait qu’une fête avait lieu au palace où elle travaillait mais ça lui était égal. Premièrement parce qu’elle ne se sentait pas à sa place là-bas et deuxièmement parce qu’elle y trainait assez toute la journée. Et puis, elle se voyait mal emmener sa petite Mina dans ce genre de soirées, où l’alcool coulait à flot, où l’odeur de la cigarette dominait toutes les autres et où la musique était trop forte, bien trop forte.
Sauf qu’elle était là. Elle venait de débarquer ; pas parce qu’elle en avait eu envie mais simplement parce qu’elle n’avait pas eu le choix. A vingt heures, son patron l’avait appelé, lui demandant pourquoi elle n’était pas là – comme si sa présence était indispensable-. Rapidement, elle avait dû trouver quelqu’un pour garder sa fille – une amie pas assez fêtarde pour aller à cette soirée – et s’habiller en vitesse ; une jupe, un débardeur et une veste, il lui fallait aussi attacher son petit badge de serveuse au niveau de sa poitrine. Et un trou dans le débardeur ; un. Tout le avait l’air de déjà bien s’amuser, et elle se demandait si quelqu’un avait vraiment besoin d’elle ici. Une de ses collègues lui passa un plateau rempli d’amuse-bouche … Comme si toutes ces personnes n’étaient pas capable d’aller se servir eux même. Passant entre les gens, proposant les mets qu’elle tenait, Suzie finit par apercevoir Charly, une fille qu’elle adorait particulièrement depuis son arrivée dans la ville. « Devine qui travaille pendant que tout le monde s’amuse ? »  lui dit-elle en arrivant derrière elle, un sourire tout de même accroché aux lèvres puisqu’elle était contente de la voir. « J’peux même pas te faire de câlin avec ce plateau dans les mains. » Puis, regardant les personnes présentes avec Charly, elle se rendit compte qu’elle connaissait presque tout le monde. Simon, le gars qu’elle évitait sans cesse et à qui elle ne voulait surement pas dire bonjour et surtout les jumelles Hemmings, toutes les deux adorables. « Les filles vous vous ressemblez tellement, je saurai même pas dire qui est Jill et qui est Juliet ! » Elle finit par en rire, les observant toutes les deux. « Maintenant que je suis là, quelqu’un en veut ? » Elle présenta le plateau puisqu’après tout, c’était ça, son boulot.

merde.
merde.
merde.
j'avais oublié l'heure.
encore une fois.
à croire que mon frère avait une mauvaise influence sur moi et qu'elle ne se manifestait que maintenant. j'avais passé l'après-midi à l'école de ballet, j'étais rentrée chez moi, avait pris ma douche et m'étais affalée dans mon canapé. juste habillée. pas maquillée, pas coiffée. rien. que dalle. et y avait eu cette putain d'horloge qui s'est mis à tourner plus vite que la lumière. les heures ont défilé toutes seules sans que je leur demande quoi que ce soit. et voilà que j'étais en retard. j'auraispu y aller comme ça, après tout mes cheveux étaient démêlés, mais mon instinct féminin avait refait surface. j'ai tiré mon frère par les cheveux hors de la salle de bains et je me suis préparée. j'ai fait un chignon, parce que c'est ce que je fais le mieux en peu de temps. je me suis maquillée aussi, mais ça, c'est même pas la peine de préciser. j'ai ajusté ma robe noire, que mon frère regardait d'un mauvais oeil. pourtant elle n'était pas moulante, et le décolleté n'était pas plongeant. j'attrapais ma veste en cuir, mes cigarettes et mon briquet sortis.

je hélai un taxi, et fus arrivée au palace un instant après. je payai et me dirigeai vers l'endroit. il y a déjà du monde, beaucoup de monde, presque trop. et pourtant je devrais être habituée, moi, la fille toujours en soirée. mais j'aime toujours pas cette sur-concentration de personnes dans un même lieu. j'ai pas acheté de ticket, pas encore. j'ai pas eu le temps, j'ai oublié. c'est mal, mais c'est pas grave. je tenterai ma chance la prochaine fois. je regarde autour de moi, à la recherche de personnes que je connais. j'ai pas vraiment envie de faire connaissance avec de nouvelles personnes, pas aujourd'hui. je ne vais pas rester jusqu'à quatre heures du matin, donc, ça n'a pas d'intérêt. j'attrapai nonchalamment une bouteille de bière sur un plateau et me dirigeai vers un petit groupe, où il m'avait semblé reconnaître des amies. une rousse. ah. non. deux. ma jillychou et sa jumelle. j'ai parfois du mal à les reconnaître. et puis y a sunny aussi. je bois une gorgée avant de m'incruster dans le groupe. y a déjà beaucoup de monde. jill a l'air agacée. je tapote son épaule pour annoncer ma présence. jill, jill, jill. faut se calmer, hein.