Sujet: La rose et l'épine (j&c) Ven 17 Oct - 20:09
Jill and Charly
On ne pouvait pas dire que j’étais d’une humeur joyeuse. Mais pas non plus dire que j’étais d’une humeur de chien. Bref, comme tous les jours où je sortais de ce foutu cours de défense j’étais mitigée. Certes, c’était enrichissant, j’apprenais vraiment, et l’idée d’un jour mettre ça en pratique, courir après un fugitif, l’attraper, le mettre à terre, pointer un revolver – vide parce que je suis contre le port des armes à feux – contre sa temple et lui dire que maintenant, tout est fini, qu’il est fini. Mon dieu, j’en avais les membres tout tremblants. Et rien que cette idée qu’un jour ce sera moi qui dirigerait une patrouille de dix gars tous sous mes ordres, ma mauvaise humeur partait un petit peu. Parce que oui. Malgré tout, j’étais de mauvaise humeur. A cause de ce stupide prof mais aussi de ces mecs qui se pensaient plus forts que moi avec leurs bras body-builder à faire exploser leurs veines. Etant la seule femme, je passais toujours pour la petite sans défense qu’on prenait un malin plaisir à mettre à terre. Non mais j’vais leur en retourner moi des « petite femelette ». Bande de cons. Bref. Tout ça pour dire que je sortais du bâtiment, et que je n’avais qu’une seule envie. Celle de rentrer chez moi, dans mon petit loft pas très grand mais tellement plus confortable que les bancs de la salle.
Puis j’avais une amie là-bas qui logeait chez moi le temps de trouver de quoi se mettre sous la dent. Et les moyens aussi. Sarah. Enfin. Elle était plus ma demi-sœur qu’une amie mais on s’entendait quand même bien. Je ne la comprenais quand même pas toujours, parce qu’elle avait un côté trop… rêveur, moi qui étais tellement rationnelle et pied à terre. Mais elle était la moitié de la vie de mon père, alors juste pour ça, je me devais de m’attacher à elle. Inconsciemment parlant évidemment. Je savais que le rêve le plus cher de mon père, c’est qu’on devienne meilleure amie. Bon, on n’irait pas jusque là, mais je l’appréciais de plus en plus.
Je réfléchissais à ce que j’allais nous préparer à manger pour ce soir. J’hésitais avec le traditionnel spaghetti bolognaise dans lequel j’étais une vraie déesse. Tout était dans les épices, je vous assure. Ou alors quelque chose d’un peu plus complexe. Genre… ouais non, ça serait spaga bolo. Avec une petite bière fraiche ! Bon, j’aurais encore droit au « Cha, ça fait pas très distinguée tu sais » mais on s’en branle comme de l’an quarante. Le must, ça aurait été un bol de Nutella à la cuillère, mais bon, fallait quand même se nourrir parfois. Puis j’avais la survie de ma chère sœur sous les mains.
Et c’est en pensant à ça que je faillis rentrer dans une tignasse rousse. Genre, rousse à se donner mal aux yeux tellement il y avait des cheveux partout. Mon dieu, c’était à se taper la tête contre un mur. Je me demandais même si ça appartenait vraiment à une personne. Et la dite personne semblait en avoir gros sur le cœur. Devant elle, un pauvre gosse se tenait tétanisé, à croire qu’il avait le diable en personne devant lui. « Euuuh, y a un problème ? J’peux vous aider ? » Ouais, l’âme d’un flic – même quand t’en es pas encore vraiment un – il reste quand même là.
Dernière édition par Charly Lowe le Lun 20 Oct - 9:52, édité 3 fois
Jill Hemmings
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Sujet: Re: La rose et l'épine (j&c) Ven 17 Oct - 22:12
Tu marches sur Magnificent Miles, un joli sourire flottant sur tes lèvres rouges. Tu es calme, aujourd'hui. Enfin, pour le moment, car il faut avouer que ton humeur est plutôt changeante. Tu flânes sur la grande avenue lorsque tu entends un sifflement dans ton dos. Tu observes les passants, les passantes et à en juger par leurs gueules (en toute objectivité, bien sûr), tu déduis que le sifflement t'es adressé. Tu l'ignores ostensiblement, continuant à marcher. Tu entends deux mecs parler derrière toi, enfin un en particulier. Tu ne te retournes pas, luttant contre la tentation. Nouveau sifflement, celui-là t'énerve. Tu tâches de te calmer, car dieu sait que tu peux t'emporter vite. Sifflement, encore. Tu fermes les paupières, comptes jusqu'à trois puis continues ton chemin. Comme si de rien n'était. « Elle est p'têtre conne, mec, mais en tout cas, elle est sacrément bonne... » NON MAIS OH. Tu écarquilles les yeux et une envie de meurtre te parcourt les veines. Tu te retournes, des étincelles de rage brillent dans tes yeux ; s'il y a bien une chose que tu détestes, c'est qu'on parle comme ça des filles. Tu as horreur de ce genre de comportement et tu cherches le con qui a eu la "bonne" idée de l'adopter. Et c'est là que tu le vois, celui qui s'amusait de toi. Tu t'attendais à un kéké, un de ton ancien lycée mais surement pas à un gamin d'une douzaine d'années. Tu as un mouvement de recul : tu n'vas pas lui crier dessus, non ? Il doit faire un mètre vingt, si tu lui fais la morale, les gens vont croire que tu es un tyran... Puis soudain, un sourire mauvais passe sur les lèvres de l'enfant. Et là, c'en est trop pour toi, tu ranges ton portable dans ton sac, cales une mèche rousse derrière ton oreille et tu t'approches du gamin, menaçante. Pensant surement que tu n'oseras rien dire en plus, il ricane. Mais penser que tu vas te taire serait mal te connaitre. Tu ne te tais jamais, Jill. T'es une grande gueule, et faut pas te provoquer.
« Eh toi, là. Ouais, toi, le p'tit nain binoclard. Tu t'es pris pour qui, dis-moi ? Dieu ? Ta mère t'a acheté des cartes Pokémon ce matin et du coup, tu t'sens puissant ? T'as cru que j'étais qui, dis-moi ? Une sous-merde ? Une poupée barbie ? Mate si t'as envie de mater, mais sois au moins discret, tu comprendras le jour où ça t'arrivera. Enfin, vu ta sale gueule, je doute qu'un jour quelqu'un veuille bien te regarder avec envie. Va percer tes putain de boutons d'acné avant de dire que je suis conne, ok ? Puis, avant de gueuler qu'une meuf est conne, bonne ou c'que tu veux, essaye de réfléchir, même si je sais que t'en es parfaitement incapable. Va chialer dans les jupes de ta mère, si elle n'a pas trop honte de toi. Tu sais quoi, tu devrais te cacher. Cacher ta gueule, parce qu'elle fait peur. Cacher tes pensées aussi, parce qu'elles dégueulassent la société. Donc maintenant, tu vas me faire le plaisir de dégager. »
Plutôt fière de toi en voyant la tête que le petit tirait - il semble un peu terrorisé, le pauvre - tu réfléchis à ce que tu viens de dire avec un petit sourire. Bon, t'as fait mieux mais c'était pas trop mal. T'as peut-être été un peu trop vulgaire, après tout, ça reste un gamin... Tu te ronges un ongle puis décrètes qu'en fait, non. T'as eu totalement raison. Le gamin ne bouge pas, et te regarde avec de grands yeux affolés. Et c'est à ce moment-là qu'une brune fait interruption dans votre "conversation", demandant si elle peut vous aider. Au début, tu songes à lui dire d'aller voir ailleurs mais elle n'a pas l'air d'être une fille trop collante. Ensuite, tu penses lui dire d'aller t'acheter un café, parce que c'est la seule chose qui peut te permettre de te calmer. Ou alors du chocolat. Mais le chocolat, ça fait grossir. Néanmoins, comme la brune a l'air plutôt sérieuse, tu te contentes de lui répondre : « C'est gentil mais tout va bien, j'faisais juste une petit leçon de morale au nain que voici. »
Charly Lowe
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Sujet: Re: La rose et l'épine (j&c) Lun 20 Oct - 16:37
Jill and Charly
Il devait quoi ? Avoir treize ans à tout casser. Peut-être un peu moins. En tout cas, on pourrait presque jurer qu’il venait de voir le père noël perdre ses couleurs rouges et blanches pour devenir rien d’autres que le diable en personne, les cornes et la queue en pique. Et devant lui, se tenait une jeune femme, rousse, pas très grande, et pas du tout l’air effrayante de ce que j’en déduisais au premier regard. Elle devait sans doute avoir des supers pouvoirs magiques. J’essayais d’emmagasiner tout ce que mon boss m’avait appris autour d’un café. Observer, trouver, pointer. Sauf que je n’étais pas encore très douée à ce jeu là. En général, je fonçais dans le tas, je mettais tout le monde à terre, et j’attendais. Voir qui, finalement, avouait être le fautif. Bon. Ça ne marchait qu’une fois sur dix, mais ça valait quand même la peine. Puis je ne faisais pas vraiment peur, du haut de mon mètre septante avec de longs cheveux. On ne me prenait jamais au sérieux. Et le comble, c’est que je n’avais aucun badge permettant de leur montrer que oui, ils devaient avoir peur de moi parce que je faisais partie de la police. Ben non. Raté.
La dite rousse me répondit. Tiens, étrange. D’habitude on me demandait gentiment d’aller me faire foutre et de m’occuper de mes oignons. Apparemment, la demoiselle faisait une leçon de morale. Au nain. Comme elle disait. Mais c’est qu’elle se prenait vraiment pour la petite princesse à son papa. Non de dieu. J’vais lui en faire bouffer des limaces moi. Ouais. Bon d’accord, on aura compris que faire bouffer des limaces aux autres gens, c’est ma spécialité. J’adore ça. Parce que la plupart du temps, ils comprennent rien. Et c’est encore plus jouissif.
Bref. Je disais donc. « T’as vraiment une grande gueule pour rien toi hein. Si tu penses qu’en insultant les autres t’arriveras à avoir une vie meilleure, t’es bien loin du compte ma vieille ». A vrai dire, je m’en foutais pas mal de ce qu’elle faisait de sa vie. Mais je dois dire que l’injustice et s’en prendre à plus faible, ça m’avait toujours mis hors de moi. Peut-être à cause de ce qu’il s’était passé il y a maintenant douze ans. Je secouais la tête. Aucune envie de me rappeler de ça maintenant. « Laisse ce gosse tranquille, il doit avoir à peine dix ans le pauvre, et… » Tandis que j’allais continuer ma tirade sur le respect de l’autre, je sentis l’odeur des crêpes au chocolat de Grand-Mère Tada – ouais, ici à Chicago les petits commerçants avaient tous des noms bizarres – envahi mes narines. Mon dieu. J’avais oublié combien j’avais trop faim. Tant pis pour Sarah, j’avais trop besoin de me remplir l’estomac avec du chocolat. Ni une ni deux, je me remis en marche, croissant les doigts pour qu’aujourd’hui, la vieille dame ait préparé ses crêpes doubles chocolat chantilly et boules de glace vanille. J’en salivais déjà. Et tandis que je marchais, je me demandais vaguement si je ne venais pas de laisser quelqu’un en plan ? Si ? Non ? Bah, qu’est-ce que j’en avais à faire, je crevais la dalle. Le chocolat m’appelait.
Jill Hemmings
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Sujet: Re: La rose et l'épine (j&c) Mer 22 Oct - 19:00
S'il y a bien une chose que tu détestes par dessus tout, que tu détestes encore plus que les snobs, encore plus que les artichauts et plus que les gens en retard, c'est bien ceux qui se foutent de ta gueule. T'as horreur de ça, Jill, qu'on se moque de toi. Ça t'sort par le nez, par les yeux, t'as juste envie de tuer la personne en face de toi. Tu t'souviens de tes grands-parents, se foutant de la gueule de ta maman, tu t'souviens des gamins, au primaire, qui s'moquaient de toi, tu t'souviens des autres, de tout ceux que tu ne supportes pas, ceux qui s'la pètent et qui le font savoir. Non, vraiment, qu'on se moque toi est surement l'une des choses dont tu as le plus horreur dans ce bas monde. Alors le gosse, quand il a dit ça, ça t'a vraiment énervé. Tu t'es retournée, t'as intercepté son sale sourire, t'as fait ton speech et puis normalement, tu te serais arrêté là. Si une tornade brune ne s'était pas incrustée, tu te serais arrêtée là. Sauf que bon, cette fille est arrivé et a tout gâché. T'as taché d'être sympa avec elle, en plus. Mais non ! Elle s'est prise pour Dieu et a commencé à faire son blabla. Et ça, ça t'a fortement fait chier. Tu la regardes, tu l'écoutes, arquant un sourcil et passant ta langue entre tes dents. Les tics arrivent, c'est pas franchement un bon signe. Tu sens ton pouls qui bat, t'essayes de te contenir - sinon, le gamin va vraiment croire que t'es une tarée. Tu jettes un coup d'oeil au gamin, d'ailleurs. À voir sa tête, il a envie de rire. Mais toi, ça ne te fait pas rire. Vraiment vraiment pas rire. « C'est moi la grande gueule ? C'est moi la grande gueule ? Tu t'fous de moi, là, n'est-ce pas ? Je t'ai pas demandé de rappliquer meuf, t'es pas flic, pas déesse, pas présidente, t'as aucun droit ! Alors t'es gentille, tu arrêtes de faire ta reine, et tu te barres ! T'as rien à me dire sur ce que je fais. » Elle secoue la tête. Aaah, se rend-elle enfin compte qu'elle n'a pas à agir comme ça ? Qu'elle vient de faire sa petite princesse ? Va-t-elle finalement se barrer et te laisser flâner tranquillement ? Mais apparemment, ce n'est pas le cas, car la brune reprend la parole. MAIS C'EST QU'ELLE EST TETUE, MON DIEU. Elle doit avoir de ces chevilles, celle-là... « Eh mais t'en sais rien ! Si je l'engueule, c'est p'têtre qu'il y a une raison ! » Non mais faut pas croire. Tu t'éclates pas, là. T'as d'autres choses à faire que te gronder un petit de douze ans, merci bien. Le temps de jeter un coup d'oeil au petit en question, que la brune est déjà repartie. Comme ça. Sans finir sa phrase. En mode yolovivalavida. « EEEEH, tu fais quoi lààà ? » Pas que tu l'aimes bien, mais maintenant que vous avez commercer à vous fritter, faut finir tout ça en beauté ! Apparemment, elle doit pas avoir les mêmes idées que toi sur ce point-là, parce qu'elle est déjà loin. Tu regardes le gosse, qui a l'air totalement paumé - et terrorisé sur les bords. Il semble prêt à dire un truc mais tu le devances. « Bon, le nain, j'y vais moi. » Et tu pars dans la direction opposée de la fille. T'as parlé à assez de gens pour aujourd'hui...