Nous étions samedi soir et je m’emmerdais royalement. Aucune sortie de prévue, aucun rapport à rendre, bref, je tournais dans ma cage comme une bête de foire. Je m’étalais dans mon petit fauteuil. Même Sarah avait trouvé mieux à faire. Et par conséquent, j’étais seule. Toute seule. Je poussais un profond soupire avant de prendre mon téléphone dans la poche arrière de mon jean trop serré. Qui diable avait inventé les slims ? Plutôt mourir, il faisait toujours étouffant dans ses machins. J’ouvrais ma liste de contact. J’avais déjà appelé la folle du secrétariat mais mademoiselle n’était pas libre, elle devait encore être quelque part à faire les yeux doux à je ne sais trop quel garçon. Et Suzie refusait de me dire où elle se trouvait. Surement chez son enfoiré de boss à récurer je ne sais trop quelle assiette soit disant pas encore assez brillante. Je poussais un énième soupire lorsque mon regard vu attiré par un tout petit prénom. Jay. Mon dieu ! C’était ça la solution à tout. Puis il n’avait pas intérêt à refuser sinon j’irai jusque chez lui, balancer des pierres sur ces vitres pour qu’il m’ouvre.
« Ramène tes fesses dans une heure. J’ai de la bière et du chocolat, amène des pizzas »
Ouais, bon, d’accord, pas vraiment très je te laisse le choix comme sms, mais après réflexion ça faisait beaucoup trop longtemps que je n’avais plus vu le petit Jay. Best buddy de la belle demoiselle affalée dans le canapé. Bon d’accord, j’arrête. Tout ça pour dire que même si il avait toujours été le numéro un dans mes contacts, depuis qu’on était entré à la fac, on avait arrêté nos rituels de tous les jeudis soirs. Repas maisons et petits films détentes. Et je comptais bien rattraper le temps perdu. Certes, on parlait via messages ou autre connerie du genre internet mais un face à face, ça faisait longtemps.
Et heureusement pour moi – enfin surtout pour lui – il accepta de venir dans l’antre des Lowe. A y réfléchir, il n’avait toujours pas rencontré Sarah… il la connaissait de noms, mais sans plus. Bah, une prochaine fois. Je mis les bières au frigo et reculait l’énorme et unique canapé afin qu’on ait suffisamment de places devant la télé et la petite table basse du salon. Ainsi, on pourrait s’asseoir par terre, jambes étendues et bouffer toutes les crasses du monde. Nappe, assiettes, couverts et bols de chips et chocolats, tout était fi prêt. Et puis, il avait pas mal à me raconter le loustic. Notamment avec la demoiselle rousse. Rire sadique en marche.
Jay Winslow
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Sujet: Re: home sweet home (j&c) Mar 21 Oct - 20:54
Ce samedi ne s’annonçait pas des plus palpitants pour Jay. Il venait tout juste de terminer son service dans la boutique de glace après avoir passé toute la matiné à l’université à bosser sur un devoir. Une fois la porte de la glacerie fermée à double tours, il ne pût s’empêcher de lâcher un gros soupir et s’imaginait déjà rejoindre son canapé bien moelleux et se gaver devant un film. Alors qu’il prenait la route vers son appartement, il sentit son téléphone vibrer dans sa poche. Lorsqu’il jeta un coup d’œil, il vit le nom de Charly s’afficher et ne put s’empêcher de sourire.
« « Ramène tes fesses dans une heure. J’ai de la bière et du chocolat, amène des pizzas ».
Elle avait toujours eu un don pour s’exprimer de manière douce et gracieuse. Et c’était comme ça qu’il l’aimait. Son vieux canapé pouvait aller se faire voir, la perspective d’une soirée avec Charly était bien plus joyeuse. Il jeta rapidement un coup d’œil à l’heure. Il n’aurait pas le temps de repasser par son appartement, mais ce n’était pas bien grave. Il ne fallait pas qu’il soit en retard, sinon Charly le boufferait. Et puis, une soirée bière, chocolat, pizzas en compagnie de la belle brune, il ne pouvait pas refuser. Il avait l’impression qu’ils ne s’étaient pas vus depuis une éternité. Il s’empressa de lui répondre
« « Franchement, tu penses vraiment que je n’ai pas de vie et que je n’ai rien d’autre à faire un samedi soir ? ... J’arrive dans 46 minutes et 21 secondes. »
Il fallait dire que depuis la fac plus le boulot, les deux n’avaient plus autant le temps de se voir. Déjà, il n’était plus voisin, et même si il ne l’avouait pas, ça lui manquait terriblement. Depuis tout petit, même depuis toujours, il avait l’habitude de la voir tous les jours. Ils allaient à l’école ensemble, étaient ensemble en classe, elle cassait la figure de ceux qui l’embêtaient dans la cours de récré, rentrait le soir ensemble et prenait la plus part du temps leur goûter ensemble. C’était comme si ils vivaient ensemble depuis toujours. Et maintenant, il n’avait plus personne pour casser la gueule des gens qui l’embêtait … Même si il pouvait très bien le faire seul, Charly l’avait toujours fait beaucoup mieux. Il n’était plus très loin de chez la belle quand il s’arrêta dans la première pizzeria du coin et acheta pas moins de 4 pizzas. Jay était réputé pour être un vrai ventre sur patte et Charly n’avait aucun mal à garder le rythme face à lui. Il arriva enfin chez Charly. Il frappa à la porte et ne tenait plus en place, il était excité comme une puce. Il entra en trombe dès que celle-ci ouvrit la porte. « Service express ! » Il balança rapidement les pizzas sur la table de la cuisine et se rua directement sur Charly pour lui faire un gros câlin. Il avait l’impression de ne pas l’avoir vu depuis une éternité. « Ça va ? Alors c’est quoi le plan ? Et le boulot ça va ? Et puis il faut que tu m’en dises plus sur cette histoire de demi-sœur là ! J’ai l’impression qu’on s’est pas vu depuis une éternité ! C’était quand déjà la dernière fois ? Et il est où le chocolat ? Et c’est quand qu’ils te donnent un vrai badge à la brigade ? Quoi que, je te laisserais pas te balader en liberté seule avec une arme. Et et et … je crois que c’est tout pour le moment ». Puis il se laissa tomber sur le canapé le plus proche comme une grosse loque.
Charly Lowe
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Sujet: Re: home sweet home (j&c) Sam 25 Oct - 18:17
Jay and Charly
Bon, finalement je n’avais pas pu m’empêcher de commencer à grignoter. Parce que si il y avait bien une chose dans ce monde que j’aimais plus que la justice, c’était sans doute la bouffe. Mon amour, ma vie, mon âme-sœur, la seule qui me comprenait réellement, me remplissait. Dans tous les sens du terme. Et donc j’étais là, avachie dans mon fauteuil vert dégelasse – donné de ma grand-mère paternelle, je suis obligée de le garder car il lui arrive de venir à l’improviste, enfin soit – à attendre le cher Jay et à grignoter un biscuit au chocolat. Jouissif après une journée à vouloir tuer tout le monde. Dans mes pensées. Après avoir navigué un peu partout sur le net et plus particulièrement sur instagram, j’avais compris que ces imbéciles de officiers de mes deux avaient fait une sortie expérience. Une putain de sortie entre « policiers » sans moi. Quand j’vous dis que j’ai envie de tous les tuer. Et plus particulièrement ce type qui se disait coach et lieutenant attitré. J’vais leur en mettre plein la vue moi de coach de mes deux. Bref. On est calme.
Je sautais sur mes pieds quand j’entendis la sonnette sonnée, bel euphémisme. J’eus à peine le temps de me reculer de l’encadrement de la porte que déjà le brun entrait à toute vitesse, à croire qu’il avait le feu au cul. Ou une envie de manger des pizzas à la hauteur de la mienne. « Je commençais à croire que tu avais vu des limaces ! » A vrai dire, je n’avais aucune idée si cette rumeur comme quoi je lui aurais fait bouffer des limaces étant petits était véridique ou pas. Mais j’adorais tellement l’emmerder avec ça que je l’enjolivais tout le temps. Lui donnait de l’ampleur. Mais je lui fis un grand sourire. Parce que j’étais réellement heureuse qu’il soit là, avec moi. « Merde alors, t’as vraiment grandit pour un gamin » j’avais toujours eu l’habitude de le dépasser, en taille, en force, en homme parfois. Mais là, dans ses bras, j’avais l’impression d’être une vraie fille, toute petite. Il faisait maintenant une bonne tête de plus que moi. Nom de dieu. On s’assit ensuite tous les deux dans le dit fauteuil. Croisant mes jambes sous moi j’entrepris d’ouvrir deux cannettes de bières. Lui en tendant une. « Et bien, on peut dire que t’as pas perdu ta langue ! Une chose à la fois mon petit » Je cognais ma bouteille à la sienne. « Santé Jay ! » J’allumais la télévision, plus pour avoir un fond sonore qu’autre chose. On avait trop à rattraper. Et je m’enfonçais dans les nombreux coussins. « Aloooors, ça va écoute. J’ai jamais été aussi heureuse d’être en week-end. Au boulot, mon boss m’adore, mais son foutu lieutenant de merde, c’est genre un putain d’enfoiré. Il se croit trop supérieur. Puis c’est lui le gars qui donne des cours de self-defense tu vois ? Et il est persuadé que je ne suis pas à la hauteur de ses guys, donc je lui pète à la figure, tu vois ? » Féminité ? Non, vraiment pas dans mes cordes. « Mais bon, je m’accroche, j’ai bon espoir d’avoir un cdi un jour, au pire, j’en prends un en otage jusqu’à ce qu’ils m’en donnent un de badge. Et je t’emmerde, je suis sûr que je ferai un ravage avec mon arme… Dans le bon sens, près des mecs j’veux dire. Enfin, bref. » C’est vrai que je n’avais pas encore présenté officiellement Sarah à Jay. « Je t’avais dis que mon père avait une autre famille non ? Ben sa deuxième fille est venue ici, à Chicago, et je l’ai accueillie chez moi. Je l’aime bien, elle est sympa, mais bordel, tellement différente de moi. Genre, elle aime l’art… Enfin, c’pas que j’aime pas, mais je comprends pas trop leurs concepts d’artistes, la tête dans les étoiles, tu vois. Je suis trop terre à terre pour elle, mais ça n’empêche qu’on s’entend bien. Je devrais te la présenter un jour ! Je suis sûr que vous vous entendriez bien » Je lui donnais un morceau de chocolat préalablement coupé en deux. Notre pêché mignon à tous les deux. Mmmh. « Bon, assez parlé de moi là. Je sais que je suis bavarde mais j’veux tout entendre de ton côté. Mais le plus, plus, plus, plus important, après le comment tu vas évidemment, c’est JILL. » Je fis mon rire sadique trop pas convaincant. « Raconte moi tout ! Raconte à taty charly l’histoire du palfrenier et de la princesse rousse ! » Ouais, drôle de comparaison, mais ça venait tout droit de Joey Tribbiani, l’un des héros de la série Friends que j’avais regardé hier soir. Bref. J’étais toute ouïe pour écouter les déboires et autres de mon meilleur ami.
Jay Winslow
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Sujet: Re: home sweet home (j&c) Sam 25 Oct - 20:37
«Je commençais à croire que tu avais vu des limaces ! » J’ai soupira et leva les yeux au ciel. Une légende urbaine racontait que quand ils étaient petits, elle lui aurait fait mange des limaces. Bien sûr, Jay avait toujours démentit cette sombre histoire, même si il était incapable de se souvenir si c’était arrivé ou non. «Merde alors, t’as vraiment grandit pour un gamin ». Fallait avouer que depuis toujours, Charly avait été plus grande que lui. Jay avait fait une poussée de croissance plus au moins tardive. « Ou alors c’est toi qui rétrécit mamie » répondit-il en lui donnant un petit coup de coude. Il attrapa la canette que Charly lui tendit et trinqua avec elle. Qu’est-ce que cela avait pu lui manquer. Ces soirées comme ça, rien qu’eux deux comme avant. Il regarda brièvement ce qui passait à la télévision, mais franchement rien d’important. Et puis franchement il s’en fichait un peu, tout ce qu’il voulait c’était rattraper son retard dans la série « La vie de Charly Lowe ». Il écouta la longue tirade de son amie. La plus part du temps il hochait la tête, lâchait des petits rires ou bien prenait de faux airs tristes. Lorsqu’elle parla de son supérieur qui ne la prenait pas à la hauteur il lâcha un « pauvre chérie » et tira la langue. Il savait qu’elle ne se laisserait pas marcher dessus de toute façon. Déjà parce qu’elle avait une grande gueule et qu’il savait qu’elle arriverait à se faire respecter par n’importe quel moyen. Et surtout parce que, quand Charly disait qu’elle allait péter la figure de quelqu’un, il fallait mieux la prendre au mot. Il se souvient encore d’un incident à l’école primaire. Un des petits caïds embêtait Jay et Charly lui avait réglé son compte. Et il n’avait plus jamais entendu parler de ce gamin après et les rumeurs disaient qu’il avait changé d’école. Bref. Tout ça pour dire que 1. Charly, fallait pas lui chercher des noises et 2. C’était bien elle, l’homme de leur coupe amical. Il ne put s’empêcher de rire quand il l’entendit parler de prendre quelqu’un en otage. « C’est bien ce que je disais, comme je te connais, j’aurais peur de te laisser te trimbaler en ville avec un pistolet ! » puis il attrapa un coussin pour se protéger car il sentait qu’elle allait lui en mettre une. Puis quand elle aborda le sujet de sa sœur, il prit un air plus sérieux. Oui, il savait déjà qu’elle avait une sœur, mais savoir qu’elle était ici l’intriguait. Et dans un sens, il était un petit peu jaloux. « En fait, c’est un peu toi mais version française, chic, cultivée, féminine et … » puis il se stoppa et lui fit un clin d’œil en tirant la langue. Il attrapa le morceau de chocolat et le dévora en deux petites secondes. « Mais oui, je veux absolument la rencontrer !» lâcha-t-il la bouche pleine. Et comme il s’en doutait, Charly embraya directement sur son sujet de prédilection depuis que Jay lui avait parlé, Jill. Le tout accompagné d’un de ces fameux rires sadiques dont elle avait le secret. « Charmante façon d’imager la situation ». Il but une longue gorgée de sa bière. Puis il commença à se masser la nuque. « Mais je ne sais même pas ce que je pourrais te dire ». Qu’il était complètement dingue d’elle. Qu’il était amoureux d’elle ? Elle se foutrait de sa gueule tout de suite, il préféra garder cette information pour plus tard si jamais elle venait à lui poser la question. Parce que oui, il pouvait omettre de lui dire quelque chose, mais il ne pouvait tout bonnement pas lui mentir. « Je veux dire, quand on est ensemble tout est génial tu vois ce que je veux dire ? Et quand je ne la vois pas, je me dis que je me fais simplement des films et qu’il faudrait que je me réveil un peu. Parce que c’est vrai qu’on pourrait se demander ce qu’une fille comme elle pourrait faire avec un type comme moi. Et puis, je l’adore et j’ai pas envie de tout gâcher entre nous en faisant une connerie. » Il avala une autre gorgée, il avait déjà quasiment finit sa canette. « Toi qui es – plus ou moins – une fille, va falloir que tu m’explique pourquoi vous êtes toujours aussi compliquées. ».